Mis à jour le 12/12/2024
Le PBN en SEO, est un sigle signifiant Private Blog Network (ou réseau de blogs privés). Il s’agit donc d’un réseau de sites web conçus autour d’un même objectif : contribuer au bon référencement d’un ou plusieurs money sites grâce à la mise en place de backlinks. L’idée sous-jacente est d’irriguer du linkjuice pour augmenter rapidement le PageRank des sites susceptibles de rapporter de l’argent à leur propriétaire.
Ok, vu de loin, on dirait un peu la définition d’une ferme à liens. Certes, dans une certaine mesure, les link farms représentent une partie (désuète) des PBN. Néanmoins, il convient d’apporter quelques nuances sur la nature et l’utilisation des réseaux de blogs privés. S’agit-il nécessairement d’une technique SEO Black Hat, ou peut-on s’en servir de manière plus vertueuse ?
Uplix vous propose de défricher le concept de PBN afin de vous aider à estimer si vous pourriez tirer profit de cette stratégie et, le cas échéant, dans quelles conditions.
Les Private Blog Network (PBN) : comment ça marche ?
Un des critères de ranking les plus importants est l’autorité d’un site et de chacune de ses pages. Celle-ci est représentée par un score, le PageRank, dont les valeurs ne sont plus accessibles au public depuis 2016. Et ce qui fait le plus rapidement augmenter ce score de notoriété est l’obtention de backlinks et du jus SEO qui va avec. En effet, si une page web reçoit de nombreux backlinks, les crawlers estimeront plus aisément que le contenu intéresse les internautes et les webmasters, puisqu’ils le partagent.
Or, les backlinks, à récupérer, c’est difficile. Pour forcer le destin, certains se sont dit : “ces backlinks si précieux, autant les créer nous-même”. Et les voilà bâtissant de nouveaux sites web dont la finalité est de référer artificiellement à celui qui peut mener l’utilisateur à une conversion. Cela peut sembler tordu, mais on peut également l’envisager comme une forme extrapolée du cocon sémantique, impliquant du off-site.
Sauf qu’il existe moult manières de s’y prendre, avec :
- des blogs fabriqués à la chaîne ;
- l’achat de noms de domaines expirés ;
- des contenus plus ou moins riches ;
- sur des plateformes CMS comme tumblr.com, wordpress.com, ou blogger.com.
En conséquence, il en ressort plusieurs types de PBN…
Quels sont les différents types de réseaux de blogs privés ?
On peut commencer par distinguer trois types de PBN en fonction de leur taille :
- les monopages (composés de deux à trois pages) ;
- les sites à peine plus fournis, composés d’une dizaine de pages (généralement focalisés sur un thème spécifique) ;
- les sites de plus de 10 pages, sans forcément de thème prédéfinis.
Il existe une seconde distinction, relative aux objectifs des sites qui composent le PBN. En effet, on peut séparer :
- les PBN dédiés, avec des plateformes gravitant autour d’un seul et même money site ;
- les PBN mutualisés, qui vont servir à renforcer le PageRank de plusieurs sites à la fois, et qui incitent de nombreux webmasters à l’achat de liens, une pratique plutôt estampillée Black Hat.
Ainsi, de deux choses l’une :
- les PBN, c’est ok ou pas ok dans une stratégie SEO viable ?
- quelle formule adopter pour que la technique puisse être rentable ?
En effet, nous verrons plus avant que bâtir un PBN peut solliciter beaucoup (trop ?) de ressources, ou bien s’avérer totalement inefficace à cause de la mauvaise qualité des liens qu’il génère. Dans ce cas, cela vaut-il le coup de s’y intéresser ? A minima, oui.
Les PBN : black hat ou pas black hat ?
La première question à trancher est celle-ci : les PBN sont-ils légaux/légitimes ? Dans l’absolu, ni l’un ni l’autre. Ce sont les liens de mauvaise qualité qui sont sanctionnés par les moteurs de recherche. Sauf qu’à l’origine, les PBN consistaient à générer des sites monopages (donc de médiocre qualité) le plus vite possible afin d’envoyer des hyperliens tous azimuts. Et ça, depuis l’implémentation de filtres algorithmiques tels que Google Pingouin, Panda et Hummingbird qui repèrent les liens factices (ou spammys) et les contenus sans véritable fond, cette approche n’est plus vraiment valable.
En effet, Google veut que son moteur de recherche soit synonyme de pertinence. Les fausses recommandations sous formes de backlinks lui mettent des bâtons dans les roues pour hiérarchiser les pages à plus ou moins forte valeur ajoutée. En conséquence, dès que les bots repèrent un liens suspects, la page référée peut :
- se voir annuler la distribution de jus de lien (dans le meilleur des cas) ;
- subir un déclassement via l’action des algorithmes ;
- faire l’objet d’une pénalité manuelle, laquelle peut aller jusqu’à la désindexation définitive.
Ainsi, pour éviter cet écueil, il va falloir générer des liens plus qualitatifs. Mais même comme ça, vous n’êtes pas encore sorti d’affaire…
La stratégie PBN peut-elle être efficace en 2024 ?
En admettant que votre PBN soit bien fichu, avec un maximum de contenus naturels et optimisés, vous pouvez, en principe, espérer certains avantages concurrentiels, tels que :
- l’exclusivité des hyperliens entrants, c’est-à-dire qu’aucun autre site de votre secteur n’en bénéficiera ;
- l’exclusivité des textes publiés : vous avez la main sur les blocs de texte dans lesquels sont placés vos hyperliens. Vous avez donc le loisir de choisir la thématique, la longueur du contenu, le niveau d’expertise visé, etc., afin de jouer sur le contexte du lien sortant ;
- le contrôle des liens hypertextes, aussi bien au niveau des ancres, du nombre et de la position du backlink dans la page, ce qui influe grandement sur la transmissibilité du jus de lien.
Sur le papier, tout cela est très bien, à condition de s’affranchir de la série d’inconvénients que nous avons relevés ci-dessous.
Les défis à relever quand on utilise un PBN
Même avec les meilleures intentions du monde, c’est-à-dire en jouant le jeu de Google pour concevoir votre réseau de blogs, vous pouvez être confronté aux difficultés suivantes :
- la recherche fastidieuse d’un nom de domaine intéressant (cf : un peu plus loin) ;
- la rédaction de contenu, qui appelle à développer une expertise et à la mettre en mots, réclame du temps et des ressources ;
- le coût d’hébergement qui peut devenir salé si vous multipliez les domaines, dont vous devrez d’ailleurs renouveler le NDD tous les ans ;
- la dilution du linkjuice si votre PBN a vocation à être mutualisé (attention aux PBN que vous ne gérez pas vous même !)
- des sites facilement détectables par les équipes de Google à cause de footprints et de CMS similaires (empreinte laissée par un éditeur sur chaque site qu’il publie).
Puisque vous voilà avertis, nous pouvons désormais passer aux conditions qui peuvent rendre malgré tout cette technique praticable pour votre référencement !
Comment mettre en place un PBN dans les meilleures conditions ?
Vous voulez tenter l’expérience tout de même ? Cela peut fonctionner, à partir du moment où vous respectez les étapes et les instructions qui suivent !
Étape 1 : mise en place d’un serveur
En premier lieu, on va trouver comment héberger le contenu que vous comptez mettre en ligne. À ce titre, sachez qu’il existe plus de 260 fournisseurs d’hébergement web dans le monde. Il y aura donc une phase de comparaison qui tiendra compte de votre besoin (bande passante, degré de sécurité, centres de données, budget, options de migration, possibilités de design, etc.). Il est également recommandé de vérifier les avis et les potentielles garanties de remboursement en cas de pépin.
Nota Bene : mieux vaut choisir un hébergeur qui propose une assistance technique, même si ce type de prestations est souvent onéreux.
Étape 2 : installation du PBN
C’est là que vous allez commencer votre chantier à partir des NDD (ou DNS pour Domain Name System) que vous avez choisis, qu’ils soient nouveaux ou rachetés après expiration. Concernant ces derniers, les plus intéressants sont évidemment ceux qui présentent un bon profil de backlink, autrement dit qui ont déjà un PageRank élevé notamment grâce au jus SEO accumulé lorsqu’ils étaient actifs. A contrario, il vous faudra éviter ceux qui reçoivent des liens spammys.
Des listes de NDD bientôt expirés existent, accessibles via ExpiredDomaines, Dynadot, NameJet ou encore SnapNames. Pour vous assurer de choisir un NDD intéressant, il existe des outils de crawling pour en faire un audit. Dans un second temps, vous pourrez l’acquérir sur un registrar comme one.com, Hostinger, ou encore IONOS, puis l’intégrer à votre PBN.
Étape 3 : gestion du réseau de blogs privés
Une fois tout l’aspect technique réglé, vous devrez vous attaquer au gros œuvre, à savoir notamment le contenu des sites en fonction des tendances de votre domaine, la stratégie sémantique et le placement des liens. Outre faire preuve de patience, vous aurez besoin de :
- éviter que les différents blogs ne présentent la même adresse I.P, par exemple en enregistrant des NDD sur des noms de personnes différentes et en variant les hébergeurs ;
- si possible, varier le type de plateformes (blogs, e-boutique, etc.) ;
- attendre de créer assez de pages et de contenus avant de placer des liens vers votre money site ;
- poser des liens externes vers d’autres sites web de qualité avant de vous concentrer sur le money site ;
- faire en sorte de ne pas trop mailler entre eux les sites qui font partie du PBN ;
- proposer le contenu le plus qualitatif possible dans votre niche (avec des images, des vidéos et des infographies – attention à la tentation du content spinning). Attention à ne pas publier simultanément sur l’ensemble des sites ;
- diversifier les ancres et les composer à partir de thématiques pertinentes ;
- diriger le plus souvent les backlinks sur la page d’accueil de votre money site ;
- éviter de placer plus de 5 liens sur chaque pages (à cause de la dilution du linkjuice) ;
- enrichir les sites avec des pages de type « À propos », « contactez-nous », « politique de confidentialité », « conditions d’utilisation », « FAQ (Frequently asked questions) », etc.
Si vous vous sentez perdus à ce stade, nous vous conseillons de faire appel à une agence SEO pour y voir plus clair et bénéficier de recommandations sur mesure.
Les alternatives aux PBN : content marketing, linkbaiting et cie !
On parle ici d’alternative ou de complément, c’est selon votre situation. Dans tous les cas, c’est encore une histoire de contenu qui vous mettra sur les bons rails ! L’idée générale est de chercher sérieusement à répondre aux besoins supposés de vos internautes via des articles, des vidéos et des tutoriels et de promouvoir vos publications sur les réseaux et d’autres plateformes.
Votre expertise, mais aussi votre pédagogie, vous attireront les faveurs des internautes, qui vous citeront spontanément sur internet en plaçant une de vos URLs sur leurs propres pages web. En fonction de la situation, on appelle cela du linkbaiting (appât de lien), content marketing ou, plus largement inbound marketing. Des notions qui s’entremêlent autour de la même idée : convaincre le tout venant que votre entreprise a les cartes en main pour apporter une solution à son besoin/problème.
Nous ne détaillerons pas ici toutes les techniques de content marketing, mais vous pourrez jeter un œil à notre article dédié. Une possibilité intermédiaire consiste à avoir un money site déjà relativement complet (sur les vélos par exemple), et diriger vos efforts sur un autre site qui aborde une thématique connexe (la course à pieds, ou la randonnée par exemple). Votre réseau de blog devient, petit à petit, un écosystème qui booste votre image de marque et votre notoriété.
Pour finir…
Sur le papier, les PBN servent à hacker le système de backlinks pour augmenter rapidement le PageRank d’un site. Néanmoins, cette stratégie se heurte à la vigilance des moteurs de recherche, ce qui complexifie nettement le processus.
Notre recommandation : tant que vous ne trouvez pas de NDD expirés vraiment intéressant à exploiter, concentrez-vous sur les contenus de votre money site pour attirer des liens naturels, et faites appel à une agence SEO pour bâtir une stratégie de linkbuilding adaptée à votre profil de site web !