Le nom de domaine, c’est un peu la carte d’identité de votre site, mais également son adresse, puisqu’il figure sur l’URL qui mène à chacune de ses pages. Or, il peut vous arriver d’en changer (qui n’a jamais déménagé après tout ?).
Mais bien sûr, une migration ne se fait pas n’importe comment, ou tous vos efforts SEO pourraient être gâchés : bugs, problèmes d’indexation ou de backlinks, liens cassés, etc.
Pour vous aider à y voir plus clair dans cette opération loin d’être anodine, nous avons rassemblé les 10 commandements SEO pour ne pas vous faire surprendre après un changement de nom de domaine, et devoir corriger après coup des problématiques mal anticipées de référencement naturel.
1. Achetez votre nouveau nom de domaine à l’avance
Cela peut paraître évident, mais il peut arriver de choisir un nom de domaine efficace pour sa simplicité et de se le faire prendre par un site concurrent ou juste d’avoir un nom d’entreprise assez générique, comme “Gilbert” par exemple.
Pour réserver votre prochain nom de domaine, vous pourrez vous rendre sur une plateforme comme la base WHOIS, Gandi ou OVH.
Des alternatives seront proposées si votre idée est déjà prise !
2. Garder le même titulaire du nom de domaine au moment de la migration
Là aussi, c’est bête, mais si vous envisagez de changer de titulaire au profit d’un associé ou autre, évitez. En effet, lorsque les bots indexeurs passent par votre site, ils vont s’informer sur sa longévité, tout simplement pour vérifier s’il est viable, donc potentiellement pertinent dans son domaine.
Ils se réfèrent donc aux informations de contacts que vous aurez renseignées lors de l’enregistrement de votre nom de domaine. Et parmi ces informations figurent le titulaire du domaine et la date de lancement du site. Si le titulaire change, les algorithmes considèrent que le site est nouveau, ce qui vous fait perdre logiquement en référencement.
3. Avoir une sauvegarde de sécurité
Toujours dans le registre préventif, il convient de conserver une ancienne version de votre site web, car vous n’êtes pas à l’abri d’un backup (retour à l’ancien nom de domaine), du moins dans les premiers temps qui suivent la migration. Cette étape est légèrement technique, donc n’hésitez pas à en parler avec un webmaster ou avec votre hébergeur, plus habitués à traiter ce genre de questions.
4. Faire l’inventaire complet et détaillé de vos backlinks
Cette mesure fait partie des plus importantes : en effet, comme on le voit dans notre dossier sur l’importance des backlinks, les liens entrants vous rapportent du Link Juice, du moins si certaines conditions sont réunies (pas de “no follow”, site émetteur faisant autorité, etc.).
Pour ne pas perdre le précieux nectar digital qui fait augmenter de beaucoup votre Page Rank, il est capital de dresser la liste des backlinks dirigés vers votre site.
Puis, dans un second temps, il vous faudra contacter les blogueurs ou webmasters concernés pour leur demander de modifier les liens qui pointent vers votre site dès que possible en plaçant la nouvelle URL.
Si vous en avez beaucoup, (félicitations, déjà !), n’hésitez pas à utiliser un e-mail type à envoyer à tout ce beau monde. Bien sûr, veillez à ce que tous vous répondent. Dans le cas contraire,relancez rapidement, car c’est beaucoup trop important !
Bien entendu, vous en profiterez pour changer votre nom de domaine sur les espaces faciles d’accès où vous êtes cité : annuaires SEO, fiche Google Business Profile, Google Ads, etc.
5. Préparer des liens de redirection 301 vers le nouveau domaine
Les redirections 301 servent à remplacer une adresse demandée (généralement devenue obsolète), par une autre. En d’autres termes, il s’agit de redirections permanentes depuis votre ancien domaine, dont l’objectif est de reconduire automatiquement les internautes droit vers la nouvelle URL.
Elles sont absolument nécessaires, notamment pour celles et ceux qui auraient gardé votre ancien nom de domaine dans leurs favoris par exemple ; le tout est qu’à la fin tout le monde puisse atterrir sur votre site.
Sans la redirection 301, c’est l’erreur 404 qui s’affiche par défaut, et l’internaute se verra simplement informé que l’adresse n’existe plus, sans aucun moyen de trouver la nouvelle. Seul cas où il est intéressant d’appliquer un page 404 personnalisée, c’est quand une redirection 301 dysfonctionne. Affichez-y le lien de la nouvelle adresse pour une redirection manuelle.
L’autre avantage essentiel des redirections 301 est de faire comprendre aux bots de Google que vous avez opéré un changement de nom de domaine. Cela étant, il importe de ne pas tout régler avec des redirections ; ce serait un signal perçu comme négatif de la part des algorithmes. C’est pourquoi aussi l’étape précédente est primordiale !
Nota Bene : faites les choses minutieusement, et proposez une redirection pour chaque nouvelle page correspondant à l’ancienne. Il ne suffit pas de renvoyer tous les liens vers la page d’accueil de votre nouveau nom de domaine. Si l’utilisateur clique quelque part en s’attendant à une landing page, il ne comprendra pas pourquoi il atterrit sur le portail principal, et risquera d’annuler sa conversion.
6. Avertir directement Google de votre migration
Certes, les bots ont la capacité de comprendre par eux-même que vous avez changé de nom de domaine, mais c’est encore mieux si vous en informez le moteur de recherche en amont. Pour cela, vous devrez passer par le Google Search Console, là, vous pourrez renseigner les redirections 301, vous identifier comme propriétaire du nouveau site et informer Google de la continuité qui relie l’ancien et le nouveau nom de domaine.
Astuce : utilisez un sitemap
Il peut être intéressant d’envoyer à Google le sitemap de votre site d’origine afin de l’aider à l’indexation du nouveau nom de domaine par les algorithmes. Les anciennes pages seront désindexées dans le même temps. Un moyen astucieux de retrouver plus rapidement les bienfaits de votre stratégie SEO.
Pour rappel, le sitemap consiste en un fichier XML contenant le plan de votre site. Il sert principalement à faire apparaître la hiérarchie entre les contenus et les liens internes qui les connectent les uns aux autres.
Nota bene : si vous n’avez pas encore de sitemap, utilisez un outil comme Slickplan ou Dynomapper afin de pallier cette lacune efficacement. La bonne nouvelle, c’est que vous pourrez vous en servir pour l’étape 7 !
7. Ne pas modifier le site durant le processus de migration
Conformément à tout ce qu’on a vu précédemment, notamment avec les backlinks et les redirections, vous avez fort intérêt à conserver une architecture identique avec des noms de pages similaires. En outre, vous devrez mettre à jour tout votre maillage interne : le sitemap vous sera alors d’une grande aide !
8. Tester le résultat de la migration avant la mise en ligne définitive
Oui c’est possible de prendre la température avant de lancer les opérations pour de bon. On parle ici de pré-production. À ce moment-là, tout est déjà en place, mais le site est comme inactif, mais peut faire l’objet d’un audit SEO. De cette manière, vous pouvez vous assurer qu’il n’y a pas de bugs, de redirections dysfonctionnelles, de pages 404 non-souhaitées ou un maillage interne incomplet…
D’ailleurs, il peut être intéressant, selon le cas, de garder l’ancien domaine actif pendant un certain temps, surtout s’il est assez massif. Difficile dans ce cas de gérer le changement des backlinks ; c’est là, par exemple, que les redirections seront salvatrices pour ne pas faire baisser votre popularité à coup de liens morts.
9. Vérifier la bonne indexation et les résultats dans les SERP après migration
Même après avoir validé les derniers tests, il est très important de consulter régulièrement les rapports de la Search Console, du moins au début, au cas où l’indexation ne se déroulerait pas comme prévu.
Plus important encore, il faudra être plus attentif que jamais aux variations de votre ranking dans les semaines qui suivront la migration. De cette manière, vous pourrez réagir d’autant plus efficacement en cas de chute sur vos mots-clés stratégiques.
Dans la même veine, procédez, si possible, à une analyse de logs, afin de recenser et d’étudier les événements ayant lieu sur votre nouveau nom de domaine. Le but étant, entre autres, de comparer l’activité sur votre site avec celle d’avant migration.
10. Faites-en un événement pour votre communauté
Si vous soignez la communication avec les algorithmes Google, il convient d’en faire de même avec vos clients et prospects qui vous suivent sur les réseaux ou dont vous avez l’adresse mail. En effet, changer de nom de domaine est assez fastidieux : autant capitaliser sur les efforts fournis, et changer la corvée en événement important pour votre marque.
Annoncez votre migration et ses conséquences sur tous les canaux disponibles, puis fêtez l’occasion avec un code promo, une offre spéciale ou un contenu bonus. Non seulement vous marquerez le coup en mettant les internautes au courant, mais vous gagnerez également en notoriété, avec l’image d’une entreprise qui évolue en bien.
En bref, un changement de nom de domaine, c’est…
Changer de nom de domaine requiert une bonne préparation et une certaine rigueur dans le suivi de chaque étape. Quoi qu’il en soit, le maître mot vis-à-vis de cette opération délicate est “communication”. En effet, il s’agit d’éviter toute confusion avec les bots qui crawlent votre nouveau domaine, mais également dans la tête des internautes. Cela dit, même s’il faut procéder méthodiquement, il n’est pas très difficile de conserver un bon référencement. C’est comme décalquer un dessin : certes, il faut s’appliquer, mais tout le monde peut y parvenir sans mal.
Vos questions, nos réponses
Pourquoi change-t-on de nom de domaine ?
On peut vouloir changer de nom de domaine pour :
- en avoir un meilleur : soit que celui qu’on voulait tout au début s’est libéré, soit qu’on en a trouvé un nouveau plus stratégique ;
- votre nom de domaine actuel a été blacklisté ou sévèrement pénalisé ;
- la marque change de nom pour une affaire juridique, pour des questions de réputations, ou même pour se mettre en accord avec une nouvelle activité ;
- vous souhaitez modifier l’extension (“.fr”, “.com”, “.net”, etc.).
Dans tous les cas, c’est une opération assez lourde à mener. Pour vous faire une idée des tâches à accomplir, checkez notre to-do list pour un changement de nom de domaine sans fausses notes !
Peut-on racheter un nom de domaine déjà pris ?
Oui, mais cela peut vous coûter cher. En effet, cela revient à demander à un webmaster de procéder à une migration, un chantier qui n’est pas de tout repos. Il faut donc se montrer persuasif pour négocier qu’on vous laisse la place. Si néanmoins vous obtenez gain de cause et le nom de domaine tant désiré, il n’y aura plus qu’à y bâtir votre propre site web ou à y transférer l’existant.
Comment contacter directement le propriétaire d’un nom de domaine ?
D’abord, vous avez besoin de savoir qui possède le site web en question. Pour cela, il suffit d’effectuer une recherche dans une base Whois (contraction de l’anglais who is ?), comme Whois Raynette. Pour récupérer l’information voulue, il suffit de taper ou de copier-coller le nom de domaine dans la barre de recherche. Une liste d’informations s’affiche alors avec la mention “Registrant Name”. Le nom qui suit vous indique le propriétaire du site recherché. Ensuite, il suffit de trouver une adresse mail (parfois directement sur le Whois) ou un compte LinkedIn.