Qu’est-ce qu’un CDN et quel est son impact sur une stratégie SEO ?
L’utilisation des Content Delivery Networks (réseaux de diffusion de contenu ou CDN) est de plus en plus courante pour améliorer les services du web. Même les réseaux sociaux, les plateformes de streaming ou encore les grandes boutiques du e-commerce y ont recours.
Si bien que les CDN participent à l’acheminement de la majorité du trafic Internet. En effet, ils accélèrent la circulation d’informations sous divers formats : audio, vidéos, téléchargements de fichiers ou de logiciels, et autres types de données demandées quotidiennement.
Évidemment, cette optimisation du trafic web, que nous détaillerons plus avant, améliore l’expérience utilisateur, notamment en limitant le temps d’attente. Or, les algorithmes de Google privilégient les serveurs répondant efficacement aux requêtes des internautes.
En conséquence, les CDN affectent votre stratégie SEO, car ils augmentent directement l’accessibilité de vos données. Et c’est loin d’être leur unique avantage !
Qu’est-ce qu’un CDN, concrètement ?
Comme son nom l’indique, le CDN est un réseau, lequel se matérialise par un groupe de serveurs.
Répartis sur plusieurs régions du monde, ils œuvrent en synergie pour diffuser du contenu le plus rapidement possible, et ce peu importe où se situe le demandeur.
En effet, ils disposent d’une version dupliquée des ressources qui composent votre service : images, vidéos, fichiers JavaScript, pages HTML, CSS, etc.
Ces PoP, ou “points de présence” mettent les fichiers en cache afin que les internautes en disposent rapidement.
Ainsi, en soumettant une requête, les utilisateurs déclenchent un processus de mappage qui déterminera le serveur le plus proche.
Bien sûr, tous les CDN n’ont pas le même nombre de serveurs ; de la même manière, leur répartition est variable.
Gagner du temps avec un CDN
On s’en doute, les serveurs d’un CDN sont placés stratégiquement. En fait, ils se trouvent presque toujours sur un point d’interconnexion Internet (IXP).
Les IXP sont des emplacements où les FAI (fournisseurs d’accès à internet) s’échangent l’accès à leurs réseaux respectifs.
À présent, mettons qu’un visiteur australien de votre site web, dont la mémoire d’origine serait basée à Paris, veuille afficher une image.
Sans CDN, la requête du navigateur ne peut être chargée qu’après un long chemin depuis la base de données.
En revanche, avec un CDN, les serveurs disséminés sur la surface du globe (disons à Sydney) relayent une version en cache du contenu (c’est-à-dire préalablement stockée à cet effet).
Ainsi, le transfert de fichiers, impliquant moins de distance à parcourir, prend mécaniquement moins de temps.
Cela étant, il arrive que certaines données soient introuvables ou obsolètes sur le serveur le plus proche.
Dans ce cas de figure, le CDN fait office de proxy : il fait passer la requête aux autres serveurs, y compris celui d’origine, pour obtenir la ressource manquante, la diffuser puis la conserver.
De son côté, le demandeur observera une légère latence.
Processus de diffusion de contenu
Son efficacité dépend de deux facteurs : le système de répartition et le système d’acheminement (RRS ou Request-Routing System).
Le premier consiste à distribuer et à mettre à jour le contenu des serveurs miroirs (qu’on appelle ainsi par opposition au serveur d’origine) issu de la mémoire principale. On distingue ainsi deux grands types de procédures :
- le système de répartition envoie chaque nouvelle donnée directement vers les serveurs du CDN,
- le système de répartition se contente d’avertir tous les serveurs que du contenu tout frais est disponible à tel endroit, de sorte qu’il soit mis en cache au moment où il fait l’objet d’une requête utilisateur. À ce titre, cette opération s’appuie sur le Request-Routing System, lequel s’occupe de rediriger au mieux la demande du visiteur.
Trouver le bon serveur miroir
Les indicateurs servant à la bonne exécution du système d’acheminement des demandes permettent de choisir le serveur miroir adéquat.
Ils mesurent notamment la charge qui pèse sur les processeurs et le nombre d’accès actifs dont chaque serveur dispose.
Celui qui présente la plus faible charge est privilégié. D’autre part, le RRS aura une préférence pour le serveur qui montre la meilleure connexion avec le visiteur.
Pour déterminer cette valeur, il vérifie, entre autres, la proximité géographique, le temps de latence, le taux moyen de transmission et le taux de perte de paquets de données.
D’autres indicateurs existent, côté clients. À titre d’exemple, avec un abonnement premium, l’on reçoit un service de meilleure qualité qu’un visiteur standard.
Rediriger une demande
Il existe plusieurs méthodes simples à appliquer pour mener à bien le basculement intelligent d’un serveur dysfonctionnel à un serveur opérationnel :
- la plus courante est celle qu’autorise le Request-Routing-System, qui la transmet directement à un serveur DNS (Domain Name System). Le DNS répond en envoyant l’adresse IP du bon serveur miroir ;
- il est également possible de proposer une liste de serveurs miroirs au visiteur client, lequel risque néanmoins de ne pas choisir le plus optimal ;
- la redirection HTTP 302 aura l’avantage de faire appel au meilleur serveur possible, mais cela demande des connexions supplémentaires…
Pourquoi est-il intéressant d’utiliser un réseau CDN ?
Nous l’avons évoqué plus haut : les CDN améliorent l’expérience utilisateur parce qu’ils augmentent la performance des services web.
En effet, en plus de réduire les temps de chargement, ils requièrent une plus faible capacité de la bande passante. Côté propriétaires de serveurs, il est intéressant de savoir que les CDN renforcent la protection de leurs contenus.
Les cyberattaques, notamment les attaques DDoS (ou attaques par déni de service) sont mises en échec. Il sera tout de même bon que vos données les plus sensibles restent à l’arrière, sur le serveur d’origine.
Mais explorons plus attentivement les principaux aboutissements d’un CDN.
Améliorer les temps de chargement
C’est ce que nous avons mentionné en premier : concrètement, l’usage d’un CDN évite que l’utilisateur se heurte à un temps de chargement trop inconfortable.
Ainsi, les composants dits “statiques” de votre site (images, feuilles de style, pages HTML, vidéo, audio, etc.) mis en cache sur les serveurs miroirs du CDN s’afficheront juste après le clic.
Cette microperformance peut avoir un impact très positif sur le taux de rebond, qui en sera diminué.
En effet, chaque seconde de latence supplémentaire augmente dramatiquement le risque que le visiteur renonce au chargement de la page. Des fichiers plus petits signifient des temps de chargement plus courts.
Aujourd’hui, certains gros sites web (streaming audio et vidéo, notamment) transfèrent de grandes quantités de données en un temps record : c’est grâce aux CDN.
Nota bene : l’usage d’un CDN permet de choisir quels éléments statiques seront mis en cache par les serveurs miroirs.
Éviter les pannes
Dupliquer les données sur plusieurs serveurs miroir n’est rien d’autre qu’un moyen de partager le trafic, et donc maîtriser la charge occasionnée par l’activité du site.
Cela signifie a fortiori moins de surcharges, mais également moins de dommages et de dysfonctionnements.
En conséquence, le matériel informatique d’hébergement sera mieux conservé.
C’est un peu comme se mettre à quatre pattes sur la glace : répartir votre poids sur les mains et les genoux l’empêche de céder, et ainsi de vous plonger dans l’eau gelée.
C’est ainsi que l’on peut faire face à des pics de visite sans être submergé… En prime, les CDN sont capables de compresser des fichiers, afin d’amoindrir encore la charge.
Réduire le coût d’hébergement
Les CDN vous font réaliser une économie sur le coût d’hébergement de votre site web. En effet, il s’agit de jouer sur la bande passante, laquelle demeure une dépense importante pour les hébergeurs de site web.
À ce titre, la mise en cache et le Request-Routing System réduisent les sollicitations à l’égard du serveur d’origine. Dès lors, en diminuant la charge de la bande passante, vous en baissez automatiquement les frais.
Renforcer la sécurité de votre contenu
Dans la perspective d’une cyberattaque, l’on peut se représenter les CDN comme une première ligne de pions servant à faire diversion. En d’autres termes, ils permettent de gagner du temps afin d’identifier les agressions et de les détourner sans qu’elles atteignent le serveur d’origine.
En outre, la plupart proposent une amélioration des certificats de sécurité TLS/SSL, avec un plus haut degré d’authentification, de chiffrement, etc.
Attention ! Même si la cybersécurité est en soi un facteur de ranking, elle est également cruciale pour éviter les catastrophes de type piratage. Une sécurité défaillante est perméable au piratage et ensuite mener à une chute du trafic SEO !
Une sécurité défaillante est perméable au piratage et au Negative SEO
Si la cybersécurité est en soi un facteur de ranking, elle est également cruciale pour éviter les catastrophes de type piratage.
Cinq exemples de réseaux CDN
Nous ne pouvions vanter la performance accrue et la stabilité qu’offrent les CDN aux sites web sans vous familiariser un peu avec le marché de ce type de réseau !
C’est pourquoi il nous a paru important de vous en présenter quelques-uns, avec lesquels vous pourrez vous initier facilement. Mais avant tout, revenons sur les critères de sélection d’un bon CDN !
Sur quels critères juger la performance d’un CDN ?
Pour bien évaluer un CDN, il s’agira de s’interroger sur :
- la vitesse à laquelle il traite les demandes (en millisecondes)
- le taux de disponibilité du réseau (optimal : 98,5%)
- le nombre de ses serveurs miroirs et les endroits où ils sont postés
- ses fonctionnalités (HTTP/2, TLS/SSL, Real-time reports, Strong security & firewall, GZip/Brotli compression, etc.)
- ses tarifs (crédit, mensuel, ou les deux)
- sa notoriété
Passons dorénavant à notre très courte liste de CDN, mais non sans avoir cité quelques réseaux de diffusion comparables tels que Akamai, Google Cloud CDN, Amazon CloudFront, Cachefly, Sucuri ou encore Microsoft Azure !
CloudFlare, très populaire pour les sites WordPress
- 4,5 / 5 sur G2 (217 avis)
- 3 / 5 sur Trustpilot (224 avis)
Il nous a paru important de vous en parler dès le début, puisque Cloudflare semble très actif sur la communication, mais il lui reste manifestement des améliorations à faire.
Il est présenté comme idéal pour les propriétaires de site WordPress, du fait qu’il propose des services gratuits pour les sites et les blogs personnels. Certes, il utilise 155 serveurs miroirs éparpillés dans 75 pays, ce qui est un excellent début ! En outre, il gère un trafic web colossal. Voici donc quelques caractéristiques pour vous familiariser avec :
- absorption des attaques DDoS
- sécurité SSL renforcée
- Argo Smart Routing pour une diffusion de contenu sans latence
- HTTP/2
- GZiP
- Railgun, pour une forte compression des ressources
- un DNS (“Domaine Name System” : pour trouver les adresses IP) ultrarapide
- équilibrage de trafic avec haute capacité de basculement
- DNSSEC et WAF pour la sécurité
- Streaming vidéo, etc..
Toutefois, Cloudflare présenterait des inconvénients, du moins dans sa version gratuite : la sécurité serait compliquée à configurer, tandis que le panneau des statistiques et le calcul de la bande passante sont souvent erronés.
Enfin, la politique de ce réseau de diffusion sur le filtrage du trafic entrant peut déplaire à certains propriétaires de sites, lesquels auront peur de perdre inutilement des visites selon le bon vouloir du CDN…
Fastly, pour une distribution de contenu à toute vitesse
- 4,8 / 5 sur G2 (54 avis)
- 4 / 5 sur Trustpilot (4 avis)
Fastly existe depuis 2011 et compte aujourd’hui 56 PoP répartis sur les cinq continents. Son plus gros argument réside dans ses services en temps réel. Un véritable avantage pour qui veut maximiser son contrôle sur les serveurs qu’il utilise.
Comme pour la plupart de ses homologues, cet atout concerne avant tout les analyses du réseau. Cela étant, Fastly semble également réputé pour la vitesse à laquelle vous pouvez le personnaliser et configurer. Ainsi, tout changement auquel vous procédez prend effet instantanément.
D’autre part, ce CDN permet la diffusion rapide des vidéos, avec un véritable souci de performance, comme son nom le laisse entendre. En effet, sa capacité de diffusion serait de plusieurs TB/seconde !
Parfait pour adapter votre contenu à la demande des utilisateurs.
Par ailleurs, Fastly se targue de protéger efficacement vos données sans que cela influence négativement la vitesse de leur transfert.
Comme beaucoup de CDN, il absorbe les attaques DDoS, mais il évite aussi les comptes subtilisés, lutte contre les robots malveillants et les abus d’API (Interface de Programmation d’Application).
Bien sûr, Fastly propose des fonctionnalités classiques telles que HTTP/2, IPv6 et Brotlicompression. Et cerise sur le gâteau, Fastly admet la stratégie multi-CDN.
StackPath, un service plutôt axé sur la partie occidentale du monde
4,2 / 5 sur G2 (34 avis)
3,2 / 5 sur Trustpilot (1 avis)
Anciennement MaxCDN, StackPath est un concurrent avec des qualités à faire valoir. Certes, il présente une vitesse perfectible et déploie un réseau relativement petit, par ailleurs davantage centré sur la partie occidentale du globe.
Il compte plus d’une douzaine de PoP en Amérique du Nord et près d’une dizaine en Europe. Malgré tout, il apparaît timidement en Asie, au Brésil et en Australie. Cela dit, on apprécie son mois d’essai sans engagement, une tarification simple et souple, son installation très facile et l’assistance technique 24/24 h, 7/7 j.
Le fait est que StackPath ne représente pas encore le pinacle de la performance, même s’il se positionne bien dans certains domaines particuliers. En outre, son interface ne propose que de maigres ajustements (notamment le support HTTP/2 et GZip).
Cependant, ce CDN sera plus intéressant avec le système EdgeRules, qui offrirait plus de contrôles sur votre réseau. Cependant, il n’est pas inclus dans le forfait de base (8,20€/mois), mais dans la version supérieure (16,40€/mois).
Heureusement, certaines sécurités comme la protection DDoS sont incluses dès l’abonnement de départ.
CDN77, un réseau de diffusion complet
- 4,8 / 5 sur G2 (67 avis)
- 4,4 / 5 sur Trust Pilot (36 avis)
CDN77, avec ses 34 points de présence répartis sur les 5 continents, jouit déjà d’une belle notoriété. Tout d’abord parce qu’il propose un large panel de services et d’avantages, entre autres :
- Offre d’un certificat SSL personnalisé
- Protection DDoS
- Liste noire des IP/domainess
- Analyse de la bande passante en temps réel
- Assistance 24/24 h, 7/ 7 j
- Mises à jour de l’état des lieux
- 50 gigaoctets de stockage CDN gratuit
- Panneau de contrôle convivial
Par ailleurs, les utilisateurs rapportent qu’il est aussi facile à utiliser qu’à installer, car l’interface est bien optimisée UX.
En effet, les analyses qu’il effectue en temps réel sur le trafic de votre serveur sont accessibles via des graphiques faciles à interpréter. Enfin, il est très rapide, même s’il n’est pas premier sur le marché dans ce registre.
Keycdn, pour gérer toutes vos données en temps réel
- 4,6 / 5 sur G2 (69 avis)
- 4,3 / 5 sur Trustpilot (74 avis)
L’acteur suisse KeyCDN est peut-être le réseau de diffusion qui jouit de la meilleure presse parmi ceux que nous avons sélectionnés. Ses PoP dans 25 pays sont en passe de monter à 32, pour 43 villes. Il brille par ses 94% de disponibilité réseau, ses analyses en temps réel et une flopée de fonctionnalités. Entre autres :
- HTTP/2
- iPv6, Block Bad Bots et Secure Token, pour la sécurité
- Gzip et Brotli Compression pour compresser des fichiers
- Byte-range requests pour réduire les coûts de bande passante
- HTTP Live Streaming pour diffuser des vidéos en streaming
- CORS, pour partager des ressources depuis divers points d’origine
- un service technique avec et sans agents d’assistance
En outre, vous aurez facilement la mainmise sur la gestion de vos zones et de vos contenus. En ce qui concerne l’installation et la configuration, rien de sorcier : ça prendra simplement quelques minutes.
Et pour les inconvénients, qui sont loin d’être majeurs : l’interface de ce CDN n’existe encore qu’en anglais. D’autre part, la tarification se faisant par crédit (1$ = 1 crédit) on vous en retire 4 par mois, même sans que vous les ayez utilisés.