Le PageRank (PR en abrégé) est un algorithme que Google utilise pour mesurer la popularité d’un site web. Cet indicateur lui permet de mieux déterminer la pertinence des pages qui le constituent, car il n’est pas rare que l’intérêt de leurs contenus échappe en partie à la seule sagacité des bots. Un des principes du pagerank est de les faire naviguer de lien en lien hypertexte, afin d’identifier les pages sur lesquelles ils tombent le plus régulièrement, autrement dit les plus citées comme ressources externes à un contenu digital.

Le moteur de recherche a donc établi une liste de critères afin d’attribuer un score de notoriété à chaque page web intégrant son index, d’une valeur comprise entre 0 et 10. Ce simple ajout a marqué une différence considérable avec les autres Yahoo et consort car, dans l’ensemble, les résultats du haut de ses SERPs se sont avérés plus satisfaisants que ceux de la concurrence.

C’est donc vraisemblablement un des facteurs majeurs de l’hégémonie du géant de la Silicon Valley dans ce secteur : l’avance prise avec ce brevet déposé en 1998 aura presque tué la compétition, même si, aujourd’hui, Bing réduit légèrement l’écart avec l’intégration de ChatGPT à son interface, avec moult fonctionnalités en prime.

Une brève histoire du PageRank

C’est au 1er septembre 1998 que Larry Page et Sergey Brin déposent le brevet du Pagerank, initialement destiné à classer les publications scientifiques. Le processus s’est vite étendu à l’ensemble des pages indexées.

En 2000, le toolbar voit le jour, qui offre ni plus ni moins la possibilité de consulter directement le PageRank d’une page web. Elle apparaît à côté de la barre d’adresse du navigateur, si bien que n’importe qui peut en prendre connaissance, y compris, bien entendu, les membres de la noble caste des référenceurs naturels !

emplacement de la google toolbar

En 2004 est déposé le brevet du « surfer raisonnable », à savoir que la probabilité de clics sur les liens va influencer leur puissance.

Le 12 octobre 2006, le premier brevet est remplacé par un autre, en toute confidentialité. Il intègre au PageRank la notion de fiabilité des sources. La popularité d’un site ne dépend donc plus uniquement du nombre de backlinks reçus, mais également de la qualité intrinsèque des sites sources.

Le 8 mars 2016, la barre d’outils Google est tout bonnement oblitérée. La cause ? Des experts du marketing numérique se sont mis à utiliser des techniques Black Hat (linkfarms, achats de liens, etc.) pour duper les algorithmes, et gonfler artificiellement leur score de PageRank.

En 2018, le brevet du PageRank expire, et Google ne le renouvelle pas. Désormais, cet indicateur s’intègre dans un ensemble plus complexe d’algorithmes, afin d’affiner encore et toujours la pertinence de ses pages de résultat en fonction des requêtes soumises par les utilisateurs.

Comment penser le PageRank en SEO ?

Le PR a beau n’être plus accessible via le toolbar, il reste un élément fondateur du SEO, puisqu’il a incité les référenceurs à s’intéresser à la notoriété d’une page pour la faire ranker. Ce qui n’est pas une mince affaire, car, contrairement à des manipulations techniques, comme avoir un site mobile-first ou un temps de chargement réduit, la notoriété dépend en grande partie du comportement des internautes, mais surtout de vos pairs webmasters, avec lesquels vous entretenez plus ou moins un rapport de concurrence.

C’est donc en partie la difficulté d’obtenir des backlinks de qualité qui confère son importance au PR, ou du moins son équivalent implémenté dans le système algorithmique de Google en 2024. Car si beaucoup de sites web faisant autorité pointent vers vous, en dépit du fait de libérer leur trafic au profit d’un autre domaine, ce n’est sans doute pas pour rien, et que le contenu proposé par le site tiers bénéficie d’une certaine reconnaissance.

Certes, d’aucuns diront que la popularité d’une page n’est qu’un critère de pertinence parmi plus de 200 autres, mais force est d’admettre que la mise en pratique de ces autres facteurs va souvent favoriser vos chances de remplir celui-ci.

Comment lire un score de PageRank ?

À l’origine, la fameuse GoogleBar attribuait une note de 0 à 10 aux pages web, avec une valeur de 5 comme moyenne constante de tous les sites indexés. Rares sont les sites qui vont dépasser cette valeur, et seules quelques pages passeront la barre des 8. C’est dire qu’un PR allant de 3 à 5 était déjà considéré comme relativement performant, surtout pour les sites récents.

Score de Pagerank avec la toolbar

Cette difficulté à monter les échelons du PageRank s’explique par le fait qu’il fonctionnerait sur une base logarithmique de cinq. Pour le dire plus simplement, chaque échelon représenterait une multiplication par 5 de l’importance de votre page. Autant passer de 1 à 5 backlinks de qualité, c’est largement faisable, de 5 à 25 légèrement plus compliqué, mais de 25 à 125, puis de 125 à 625, etc. c’est nettement plus difficile à réaliser !

Nota Bene : heureusement si vous traitez un sujet de niche, vous pouvez très bien arriver dans le top 3 des pages de résultats Google, malgré un PR de 0 ou 1 (c’est pour cela qu’il faut bien travailler ses mots-clés !)

Sur quels critères le PageRank est-il calculé ?

Nous n’allons pas vous infliger des lignes de calcul, mais nous concentrer uniquement sur ce qu’il faut retenir, substantiellement, à savoir :

  • le nombre de backlinks reçus (liens hypertexte qui pointent vers une page web) ;
  • la notoriété des sites sources (autrement dit leur propre PR);
  • les ancres de lien (texte cliquable qui contient l’hyperlien) ;
  • le nombre de liens sortants sur les pages référentes (plus il y en a, moins le backlink augmentera la notoriété de la page de destination) ;
  • le comportement des internautes (sur quels liens externes d’une même page ont-ils tendance à cliquer ?). Ainsi, la probabilité qu’un internaute clique sur un backlink va impacter sa valeur ;
  • le trafic des pages.

Aujourd’hui, ces mêmes critères servent à d’autres indicateurs qui permettront aux experts SEO de se passer de la toolbar de Google pour estimer la popularité d’une page ou d’un site.

Quelles sont les alternatives au PageRank ?

Des entreprises ont développé leurs propres outils pour calculer un équivalent du PageRank. Bien sûr, il s’agira forcément d’approximations, mais assez proches de la réalité pour être valables. Il s’agit de :

  • l’URL Rating (par Ahrefs) qui mesure la puissance d’un profil de backlinks d’une URL (autrement dit la puissance des backlinks qu’elle peut distribuer) ;
  • le TrustFlow (par Majestic), qui analyse la fiabilité d’un site avec la qualité des liens, leur thématique, et le nombre de clics reçus sur des liens bien positionnés sur un site ;
  • le CitationFlow (par Majestic) qui comptabilise le nombre de clics obtenus, et complète ainsi le TrustFlow pour une simulation en deux temps du PR ;
  • les Domain Authority et Page Authority (par Moz), qui prédisent le positionnement d’un site web dans les SERPs, avec un score global pour une page ou l’ensemble du domaine ;
  • l’Authority Score (par Semrush) qui évalue la qualité globale d’un site web par un score allant de 0 à 100. Il fonctionne sur notamment 6 critères : la puissance du lien, la qualité et la quantité des backlinks, le trafic organique, le trafic organique mensuel moyen, et la quantité de liens spammy reçus.

Nota Bene : tous ces outils ont été développés indépendamment de l’écosystème Google. S’ils peuvent servir d’indicateurs, ils ne représentent pas un critère direct de classement, contrairement au PageRank dont le score est désormais inaccessible au public.

Comment augmenter son score de PageRank ?

On l’a dit, gagner des points de notoriété est difficile, mais pas impossible, surtout si l’on s’y prend suffisamment tôt. Les leviers à mettre en place se résument en trois points fondamentaux que sont la thématique du contenu, le maillage interne et le netlinking. Un cocktail des plus classiques, en somme !

Netlinking et PageRank : comment ça marche ?

On l’a brièvement évoqué, obtenir des backlinks n’est pas suffisant pour scorer. Bien sûr, la quantité compte, mais d’autres facteurs viennent nuancer, voire contrebalancer cette seule métrique.

schéma présentant le linkjuice avec le fonctionnement des balises nofollow

Pour mieux comprendre, il convient de se familiariser avec la notion de linkjuice, que nous avons déjà eu l’occasion de définir plusieurs fois sur ce blog. Pour aller vite, c’est une estimation de la puissance de notoriété transmise à travers les backlinks, un peu comme une sorte de carburant digital qui boosterait la notoriété de vos pages.

Pour qu’il apporte un gros volume de linkjuice, un backlink doit donc respecter les points suivants :

  • l’attribut des liens, à savoir dofollow (avec linkjuice) ou nofollow (sans linkjuice) ;
  • l’emplacement des liens (profondeur de la page sur le site référent, position du lien sur la page, etc.). Si le lien figure sur une zone peu importante du site (conditions d’utilisation, bannières publicitaires, pieds de page), il aura moins de puissance ;
  • le nombre de liens sur une même page qui pointent vers des sites différents ;
  • la probabilité de clics sur un lien (estimée à partir du comportement des utilisateurs). Plus les chances de clics sont élevées, mieux c’est pour la page de destination ;
  • l’autorité du site référent. Si son PR est plus élevé que celui du site qui reçoit le lien, c’est jackpot. On peut aussi s’en référer directement à la qualité de son contenu, avec pour grille de lecture les principes EEAT de Google (Experience, Expertise, Autorité, Confiance).

Vous l’aurez compris, cocher toutes ces cases ne relève pas que de vos actions directes. Pour peser au maximum sur la balance, vous pouvez néanmoins :

  • produire vous-même du contenu en adéquation avec les principes EEAT et mis à jour régulièrement, afin de vous attirer des backlinks naturels ;
  • travailler votre SEO on-page (balises Hn, site responsive, temps de chargement, etc.) ;
  • entrer en contact avec d’autres webmasters pour, d’une manière ou d’une autre, les inciter à poster des liens vers vos pages dans les meilleures conditions possibles ;
  • désavouer les liens de mauvaise qualité (spamys).

Autrement dit, tout ne dépend pas de vous, mais vous êtes quasi certain de ne rien obtenir si vous ne respectez pas ces consignes.

Attention à la thématique des pages liées

Outre la qualité intrinsèque des backlinks, il convient de tenir compte de leur qualité relative. En effet, le PR a intégré la cohérence thématique dans ses critères de scoring.

Concrètement, cela signifie qu’un lien provenant d’une page ayant un contenu proche, voire complémentaire au vôtre, sera considéré comme vraiment pertinent. Certes, il arrive que la proximité thématique entre deux pages liées n’aille pas de soi, mais si le backlink a été acquis naturellement et que le phénomène reste rare, cela n’affectera pas négativement votre PR.

Quoi qu’il en soit, pour optimiser cette dimension du PageRank, vous pourrez :

  • créer une page par thème (toujours avec des contenus qualitatifs), par idée ou par sujet à traiter, qui correspondra d’ailleurs au mot-clé principal de votre publication. Il devient alors plus facile pour les bots de comprendre la pertinence des liens qui pointent vers ces pages ;
  • obtenir le plus de backlink possibles proches de votre thématique, afin que vous soyez perçu comme une référence dans votre secteur d’activité ;
  • si vous êtes en contact avec les webmasters qui citent vos contenus, vérifiez que les backlinks reçus s’inscrivent sur des ancres (extraits de textes cliquables) descriptives et cohérentes avec votre contenu. Attention aux sur-optimisations !

Le maillage interne : optimisez votre notoriété !

Quel que soit votre niveau de notoriété, vous allez avoir besoin que ce soient vos pages stratégiques qui en bénéficient le plus. Pour cela, rien de tel que la méthode du maillage interne, qui consiste à placer des liens internes pour orienter les internautes vers vos contenus les plus importants (avec une conversion à la clé, par exemple).

En effet, votre linkjuice, et par extension votre PR, se transmet par les liens que vous placez entre vos pages, au sein de votre propre site web. Vous pouvez donc tisser votre maillage en respectant les mêmes principes que pour les backlinks (cohérence thématique, position des liens sur la page, attribut dofollow, ancres optimisées, etc.).

Mieux, vous pouvez adopter la technique du cocon sémantique, qui consiste à produire un ensemble de contenus autour d’une thématique principale, et de générer des liens qui conduisent vers une page centrale, plus stratégique. C’est d’autant plus important si les pages que vous voulez booster sont assez profondes, à savoir au-delà de 3 clics depuis la page d’accueil. Vos visiteurs seront ainsi incités à rejoindre le parcours qui vous arrange, notamment au sein de votre funnel de conversion.

Pour finir…

Le PageRank est une composante essentielle du fonctionnement de Google. Cet indicateur de notoriété influence grandement le classement des résultats de recherche.

Aujourd’hui, il n’est pas possible de connaître le score PR d’une page directement, mais les agences SEO maîtrisent des outils de substitution pour estimer le niveau de popularité d’un site, et engager les actions nécessaires pour l’augmenter à moindre coût, notamment en ce qui concerne le plus difficile, à savoir l’acquisition de bons backlinks !