Dès les années 2000, Google a commencé à devenir de plus en plus sélectif, non seulement pour classer les URLs dans les SERPs, mais également pour les intégrer à son index. En réponse à un certain nombre de problématiques, le moteur de recherche le plus consulté au monde s’est mis à blacklister (ou blocklister) des pages considérées comme nuisibles pour les utilisateurs.
La blocklist représente la plus forte pénalité possible, qui limite ou empêche l’accès aux pages ciblées, soit au moyen d’un message d’avertissement à l’adresse des internautes, soit en les supprimant tout bonnement des résultats de recherche, même lorsque les mots-clés saisis en requête incluent le nom de domaine.
Quels sont les cas de figure qui peuvent aboutir à un blacklistage ? Comment savoir si on est en règle et comment réagir si l’on soupçonne une sanction de la part de Google ? Aujourd’hui, Uplix vous donne les clés de compréhension !
Quelles sont les pages web qui risquent de figurer dans la blocklist ?
S’il veut garantir une navigation agréable telle qu’il la promet à ses utilisateurs, Google a évidemment tout intérêt à se servir d’une blacklist, même si elle n’est que rarement utilisée proportionnellement à tous les domaines qui composent un world wide web en pleine expansion. Il existe trois raisons principales pour lesquelles un site peut se voir refuser un référencement de la part de Google : la loi, la pertinence et la sécurité.
Blacklist Google : des enjeux avant tout légaux
Bien sûr, l’intérêt premier de Google est de ne pas se retrouver en porte-à-faux avec la loi en suggérant des sites web dont le contenu est illicite. À cet égard, la firme doit s’adapter aux législations qui varient selon la localité de ses utilisateurs, comme la confidentialité, la diffamation ou les problématiques de droits d’auteur.
« […] nos obligations légales peuvent varier d’un pays à l’autre, car les différentes juridictions sont parvenues à des conclusions différentes sur la manière de traiter ces sujets complexes. ». Google
Néanmoins, on trouve un certain nombre de constantes, telle que la lutte contre le racisme ou la pédocriminalité. Ainsi, les algorithmes du moteur de recherche savent de mieux en mieux reconnaître contenus allant à l’encontre de la loi, afin de les bloquer automatiquement.
La blacklist pour garantir la sécurité des internautes
Le second intérêt de Google est d’ordre commercial : plus il garantit une bonne expérience de navigation, plus le moteur est concurrentiel. Pour satisfaire à cette exigence de qualité, il doit d’abord veiller à la sécurité des internautes avec une politique qui ne se contente pas de suivre un ensemble de juridictions nationales et internationales.
En effet, le géant de la Mountain View affirme évincer le plus possible les pages web pouvant diffuser publiquement des informations hautement personnelles (compte bancaire, situation médicale, pièces d’identité ou encore photos et vidéos intimes postées sans consentement). Bien sûr, qui dit “politique” ne dit pas nécessairement “réussite” à tous les coups, mais sachez qu’en cas de litige, il est possible de demander personnellement à Google de faire supprimer n’importe quel contenu de ses SERPs.
Sites infectés ou malveillants
Lorsque les sites web collectent abusivement les données personnelles des internautes, Google les place dans sa liste de phishing. Il arrive que des hackers parviennent à modifier momentanément une page normale pour récupérer des informations sensibles. Si Google détecte ce genre d’attaque, il blacklistera le site également, même si son propriétaire n’y est pour rien.
D’autre part, des malwares peuvent sévir sur la toile et se propager via un site internet que l’on peut qualifier d’honnête. Il suffit de pirater une page pour transmettre des virus à celui ou celle qui s’y connecte. S’il suspecte quelque chose, Google va afficher un avertissement à l’adresse des internautes en attendant d’y voir plus clair concernant les fichiers potentiellement infectés.
Cela signifie généralement que le domaine en question risque d’être mis en liste noire sous peu. L’astuce pour minimiser les risques sera de passer en protocole HTTPS !
Blacklister (mais surtout pénaliser) pour ne proposer que des résultats pertinents
Enfin, toujours dans la perspective de satisfaire au mieux les internautes, Google se montre toujours plus intransigeant avec la pertinence. Depuis des années déjà, les crawlers et les filtres algorithmiques sont au prises avec des milliards de pages spams à évacuer des SERPs.
Il en va donc de même des pages jugées inutiles ou ayant subi un traitement de type black hat SEO, qui consiste à exploiter les failles algorithmiques pour faire ranker une page web plus facilement. Parmi les techniques les plus courantes – que rendent néanmoins caduques les mises à jour successives de Google – l’on peut citer :
- les backlinks factices (achat de liens, link farms, redirections trompeuses ou dissimulées) ;
- le keyword stuffing (mots-clés dissimulés, suroptimisation des ancres de liens, les commentaires factices) ;
- le cloaking : quand le site est configuré pour présenter aux bots un contenu différencié de celui que peuvent consulter les internautes humains ;
- le duplicate content ;
Contre ces pratiques douteuses, Google se montre moins sévère : il ne bannit pas systématiquement les sites de ses pages de résultats, mais leur fait subir un déclassement brutal, au point que le trafic organique s’en trouve gravement amoindri. Il peut s’agir d’une action manuelle, provenant des équipes de la firme, ou d’une simple pénalité administrée automatiquement par les bots. Les pages incriminées sont très rarement bloquées si leur contenu demeure utile.
Nota bene : si vous avez le moindre doute sur la qualité de vos articles, n’hésitez pas à vérifier le contenu dupliqué de vos pages !
Votre site web a-t-il été blacklisté ? Comment le savoir ?
Déjà, il s’agit de rappeler, avant de vous faire des frayeurs, qu’une non indexation par Google ne signifie pas forcément que vos pages web sont sur liste noire. Une simple balise “noindex” mal placée peut générer bien des malentendus. Voici donc comment détecter un réel blacklistage.
Travailler avec Google Analytics pour guetter les éventuelles chutes SEO
D’abord, en tant que webmaster, vous utilisez certainement Google Analytics, qui vous fournit des rapports détaillés sur le trafic organique quotidien de votre domaine. En cas de baisse importante et prolongée, rendez-vous sur l’onglet “Comportement” > “Contenu du site” > “Toutes les pages”.
Là, vous allez comparer les courbes de votre trafic actuel avec celui de l’année précédente pour toutes les URLs concernées. Vous verrez ainsi si vous ne subissez pas un quelconque effet de saisonnalité.
Vérification rapide : tapez une requête dans la barre de recherche
Si vous n’avez rien trouvé de particulier avec la première manipulation, vous pouvez prendre la liste des URLs concernées par la baisse de trafic et taper directement dans la barre de saisie les mots-clés sur lesquels elles ont coutume d’être plutôt bien positionnées.
Vous vous retrouvez à la 5ème ou 6ème page sans que la concurrence n’est spécialement bougé ? Vous avez probablement subi une pénalité. Pire, si votre site n’apparaît toujours pas au bout de la 10ème page, il y a certainement un problème d’indexation, voire de blacklistage.
Vérification avancée avec la manipulation site : nom-de-domaine.com
Si vous n’avez pas envie de taper des requêtes à répétition, il existe la manipulation suivante à saisir dans la barre de recherche : site:nomdevotresite.l’extension.
Pour le site d’Uplix, on tapera : site:uplix.com. Si la SERP n’affiche pas la page d’accueil de votre domaine, c’est qu’il a été désindexé, donc possiblement blacklisté.
Y a -t-il un message de pénalité Google dans la Search Console ?
Si les vérifications précédentes confirment la disparition de votre site web de l’index Google, il est temps d’aller voir sur la Search Console si vous n’avez pas reçu un message annonçant le blocage de vos pages et exposant la cause de cette sanction. En général, la notification reçue fournit des explications claires quant à la décision dont votre site fait l’objet.
Réaliser un audit grâce à un outil professionnel d’analyse SEO
Dans tous les cas, il vous faudra réaliser un audit SEO pour vérifier si, même après avoir résolu le problème principal, vous n’encourez pas encore certains risques de déclassement. Il existe plein d’outils professionnels tels que SEMrush, Screaming Frog ou Moz pour vérifier un certain nombre de facteurs SEO et, bien sûr, l’évolution de votre trafic sur les principaux mots-clés ciblés.
En résumé, le blacklistage de Google, c’est…
… une sanction lourde, qui peut survenir lorsque le moteur de recherche détecte de graves irrégularités sur votre site web, au sens où elles sont pénalement répréhensibles, mettent en danger l’utilisateur ou nuisent fortement à son expérience de navigation. Si un blacklistage n’est pas fréquent, et encore moins définitif, il convient néanmoins de trouver rapidement la source du problème.
Le temps de le gérer et de demander à Google une réindexation via la Search Console, il peut se dérouler quelques jours, voire quelques semaines. Cela représente une sérieuse perte de trafic !
Vos questions, nos réponses !
Mon site est infecté et blacklisté : que faire pour y remédier ?
Si vous aviez un malware ou du contenu spammy sur votre site, il faudra non seulement le supprimer, mais aussi trouver la faille par laquelle il a pu s’engouffrer. Si vous ne voulez pas faire appel à une agence spécialisée, voici quelques mesures à prendre :
- nettoyez manuellement la base de données infectée ;
- supprimez manuellement toutes les modifications inconnues sur votre site Web ou utilisez une copie de ce dernier pour repartir de zéro ;
- vérifiez que vos plugins sont bien à jour, et désactiver-les au besoin ;
- changez tous les mots de passe, et refaites entièrement la liste des administrateurs ;
- activez une authentification bidirectionnelle pour les comptes utilisateurs et supprimez les comptes suspects ;
- vérifiez que l’adresse IP de votre site ne figure pas dans une liste de spam.
Si vous êtes perdus, Google propose une guideline sur sa page de consignes aux webmasters !
Comment signaler à Google que mon site est redevenu fréquentable ?
Pour un nouvel examen de votre site web connectez-vous à la Search Console :
- trouvez l’onglet “Problèmes de sécurité” > “j’ai résolu ces problèmes” ;
- cliquez sur “demander un examen” ;
- détaillez par écrit toutes les actions effectuées pour corriger les problèmes et sécuriser votre site ;
- cliquez sur “actions manuelles” pour terminer.
Attention, Google peut prendre jusqu’à deux jours pour réexaminer votre site web. Dans le meilleur des cas, il aura terminé dans les heures qui suivent votre demande.