Si vous avez déjà côtoyé un expert SEO, vous avez forcément déjà entendu l’expression cocon sémantique au détour d’une réunion. C’est une manière très imagée de parler d’une stratégie qui demande un certain investissement, et des connaissances relativement poussées dans le domaine du référencement naturel.

Le cocon sémantique est une technique avancée de référencement naturel, axée sur la stratégie de contenus et le netlinking. Il s’agit en effet de multiplier les publications autour d’un sujet afin de soutenir et faire remonter auprès de votre public cible une page stratégique située au cœur de la thématique abordée.

L’idée est donc de générer un système sémantique dont les éléments (chaque publication) sont reliés les uns aux autres par des liens hypertextes, formant ainsi un ensemble de pistes qui remontent vers le contenu que le site cherche à mettre en avant.

Comme un véritable cocon, la relation entre deux maillons doit ainsi être (sémantiquement) étroite, et l’ensemble des contenus connexes doivent faire le tour de la question principale, en abordant divers angles. Grâce aux balises HTML et aux métadonnées, les algorithmes comprennent rapidement quelle page est ainsi mise en valeur.

On vous fait le topo détaillé sur ce que sont les cocons sémantiques, quel est leur degré d’importance pour ranker dans les SERPs, et comment on s’y prend pour les mettre en place.

D’où vient le concept de cocon sémantique ?

On doit le terme “cocon sémantique” à un expert SEO, un vieux de la vieille connu sous le nom de Laurent Bourelly. Son idée est, somme toute, très simple : organiser les contenus d’un site web de manière à :

  •  améliorer l’expérience utilisateur (qui trouvera d’autant plus facilement ce qu’il recherche) ;
  •  augmenter la crédibilité des articles auprès des crawlers de Google et autres moteurs de recherche (plusieurs sujets sur le même thème, jus de liens, hiérarchisation en pages mères, sœurs et filles).

Et le critère premier pour classer ces contenus, c’est bien évidemment la proximité sémantique et/ou lexicale entre les sujets abordés.

Cocon sémantique : petite linguistique pour gros référencement

D’abord, évacuons la définition du terme “sémantique” en citant le TLFI : “qui a rapport à la signification d’un mot ou d’une structure linguistique”. Autrement dit, la sémantique, c’est quand on s’intéresse au sens des mots.

Ensuite, lorsque vous choisissez de communiquer sur un sujet, les deux premières questions sont :

– qu’est-ce qui va intéresser les internautes (besoin utilisateur) ;

– comment les utilisateurs procèdent-ils pour lancer une recherche (quelles questions aux assistants vocaux, quels mots-clés) ?

Le cocon sémantique prend ces deux variables en compte, mais requiert d’anticiper d’autres éléments :

– quel volume d’informations y-a-t-il à traiter ;

– comment le morceler de façon pertinente et stratégique ?

En effet, mettons que vous ayez un article pilier (autrement dit une “page mère”) à propos de poneys, dans un blog consacré à l’équitation.

Relation entre les pages d'un cocon sémantique

Au lieu de rédiger un article Wikipédia de mille bornes de long, vous adopterez plutôt une stratégie consistant à multiplier des contenus plus spécifiques, toujours de qualité et qui collent de très près au thème principal :

  • le baby-poney et équitation pour enfant ;
  • les races de poney ;
  • double-poneys et autre catégories de poney ;
  • élevage de poneys ;
  • l’aqua-poney est-il un vrai sport ? ;
  • pourquoi My Little Pony est la meilleure série animée du monde ? ;
  • etc.

Nota Bene : avec GPT d’OpenAI, il est possible de créer un début d’arborescence rapidement !

On comprend mieux l’idée de cocon, dans la mesure où les nombreux articles forment des mailles sémantiques très rapprochées les unes des autres, ce qui permet à la fois de :

  • développer un discours d’expert bien distillé, organisé et, par conséquent, compris par les bots ;
  • donner plus rapidement accès à l’information recherchée par l’internaute avec une page dédiée à des requêtes plus resserrées et précises.

En conséquence, il convient d’équilibrer les informations et de les disséminer dans des pages filles, la plupart du temps hyponymes de la page mère.

Petit rappel de la relation hyponymie/hyperonymie

En fait, un mot hyponyme désigne une partie d’un ensemble désigné par l’hyperonyme. N’ayez crainte, une courte liste d’exemples devrait suffire à comprendre ce que signifient ces deux termes :

HYPERONYMES

Ustensile

Chaussure

Véhicule

Animal

Planète

  HYPONYMES

Casserole

Basket

Vélo

Chien

Terre

Avec un embranchement marqué par des mots-clés pertinents, vous obtenez un authentique cocon sémantique, cette fameuse architecture de site web tellement recommandée en SEO ! Mais ce n’est pas tout…

Cocon sémantique en SEO : pourquoi c’est important ?

Laurent Bourelly nous explique que la plupart des administrateurs de blog sont tout bonnement des billes en stratégie SEO

Laurent Bourelly pendant un TED X

Même si les erreurs tendent à s’estomper, notamment grâce au travail des agences SEO, il fut un temps où l’expert relevait :

  • des blogs d’entreprise aux contenus faméliques (5 publications tout au plus) ;
  • un maillage interne chaotique ;
  • des architectures standard suggérées par les CMS et non-retravaillées ;
  • de mauvais mots-clés (non-recherchés par les internautes ou, au contraire, trop concurrentiels) ;
  • et un fond sans intérêt pour l’utilisateur ;
  • le tout sans objectif précis.

C’est pourquoi la question de faire un cocon sémantique doit se poser très tôt dans l’élaboration d’un blog ou d’un site web, sans quoi il peut devenir complexe de corriger le tir. En outre, les cocons sémantiques nécessitent d’appliquer plusieurs techniques SEO pour être efficaces (architecture, recherche de mots-clés, maillage interne, etc.).

Quels sont les objectifs d’un cocon sémantique ?

On met en place cette technique pour faire ranker une page en particulier. En effet, même une page d’excellente qualité (technique, informationnelle, UI/UX, etc.) peut mettre du temps à bien se positionner dans les SERP, lorsqu’elle est isolée.

En revanche, si plusieurs pages pointent vers elle via des redirections, elle gagne en autorité (important pour le score de PageRank) – d’autant plus si les liens proviennent de contenus qualitatifs.

Cocon sémantique et autorité Page Rank

Comme les experts SEO n’ont qu’un contrôle très restreint sur les backlinks (liens en provenance de sites externes), ils se sont tournés vers les vertus du maillage interne. C’est ainsi que l’un d’eux, Laurent Bourelly, a conceptualisé et popularisé le cocon sémantique tel que nous l’avons décrit plus haut.

Ainsi, on peut attendre d’un cocon sémantique bien réalisé les bénéfices suivants :

  • atteindre davantage de public cible à travers différents mots-clés et augmenter naturellement son trafic ;
  • mettre en lumière toute votre expertise sur le domaine dont vous parlez et gagner en autorité ;
  • améliorer l’expérience utilisateur en offrant directement aux internautes les options pour une navigation cohérente (avec augmentation de la durée moyenne des visites) ;
  • fluidifier le crawling de vos pages par les bots de Google, pour une meilleure indexation et un meilleur ranking grâce à une bonne compréhension de l’arborescence de votre site.

Cela étant, les cocons sémantiques requièrent un gros volume de travail et de la précision. Voici donc comment procéder sans perdre de temps !

Quelles sont les étapes pour construire un cocon sémantique ?

Trois mots d’ordre pour utiliser la méthode du cocon sémantique : architecture, contenu et maillage interne.

Mais avant d’aborder en détails ces trois éléments fondamentaux, ajoutons un 4e point bonus applicable à chaque moment de la construction d’un cocon sémantique : le besoin de l’internaute.

Ainsi, ne proposez pas à l’utilisateur un cocon vide de sens ; ce serait une contradiction dans les termes ! Chaque publication doit répondre à une problématique concrète et, par conséquent, relever d’un certain pragmatisme.

Définir un objectif

En tout premier lieu, il vous faut un objectif mesurable. Si votre blog n’est là que pour faire joli, il desservira votre entreprise, car il sera mal fait et discréditera votre niveau de compétences. Aujourd’hui, un blog, c’est une carte de visite ultra sophistiquée. Alors ? Augmentation du trafic organique et du taux de conversion, hausse de votre notoriété, baisse du taux de rebond ? À vous de voir avant de passer à l’action.

Définir et organiser les requêtes sur lesquelles se positionner

Ensuite, on utilise un outil comme Ranxplorer pour connaître le nombre hebdomadaire de recherches sur tel ou tel mot-clé, afin d’apparaître sur les bonnes requêtes.

Rank Explorer trouver mot-clé fort pour cocon sémantique

Et pour contrecarrer la concurrence sur les mots-clés trop génériques, on commence les silos et embranchements au moyen d’une mindmap telle que Mindomo. On en profite pour trouver les grandes thématiques et on subdivise en sous-catégories pour obtenir un joli plan de site.

En fait, il s’agit de bien organiser l’information que vous souhaitez délivrer à travers votre site web. Pour cela, il s’agit de la segmenter et de hiérarchiser les pages sur lesquelles elle apparaît.

En effet, le siloing vous aidera à former une structure en arborescence, avec une branche par thématique spécifique. À chaque fois que vous creusez le sujet dans un article plus pointu, vous créez une branche hiérarchiquement inférieure à la catégorie ou sous-catégorie déjà existante.

Siloing et cocon sémantique

La hiérarchie des pages se décompose généralement ainsi :

  • une page cible qui doit remonter dans les premiers résultats Google sur le mot-clé choisi ;
  • des pages mixtes, qui découlent de la page cible et font la jonction avec les pages complémentaires ;
  • des pages complémentaires (ou finales), qui enrichissent votre site avec des contenus plus spécifiques

L’idée est que le silo puisse se former autour d’une page principale, celle que vous avez besoin de pousser en haut des SERPs sur un mot-clé stratégique. On voit sur le schéma ci-dessus que le jus de lien (linkjuice en anglais) remonte à travers les liens de redirection du bout de chaque branche vers le tronc.

Mindomo blog uplix

À cet égard, rien n’interdit de structurer votre blog avec plusieurs niveaux de profondeur si nécessaire. Regrouper ces mots-clés en quelques grandes thématiques différentes. Ces thématiques devront être le plus éloignées possible les unes des autres, avec un haut degré d’étanchéité entre les cocons.

De la sorte, vous ressortirez davantage sur les mots-clés de longue traîne, ou sur les questions posées via un assistant vocal. Quant aux utilisateurs, ils seront très heureux d’être dirigés sur la page qui les intéresse depuis la SERP Google, grâce aux algorithmes qui auront crawlé votre site au préalable.

Nota Bene : n’hésitez pas à utiliser un outil de mind mapping (ci-dessus) pour mettre à plat toute l’arborescence de votre site.

Rédiger et optimiser les pages de contenu

Évidemment, c’est le moment de produire du contenu de qualité, sans quoi tous vos efforts ne rimeront à rien, ni pour vous, ni pour les bots, ni pour les internautes. Ensuite, vous aurez la possibilité d’optimiser vos articles en employant des mots-clés importants, notamment dans les balises titres et dans le corps du texte.

SurferSEO trouver mots-clés manquants

Et par mots-clés, on entend à peu près tout ce qui figure dans le champ lexical du sujet abordé (exemple : cet article sur les cocons sémantiques devait nécessairement contenir les termes “maillage interne”, “contenu”, “architecture” ou encore “référencement”). À ce titre, les outils SEO comme Surferseo peuvent vous aider à trouver certains termes manquants !

Tisser le maillage interne (ou cross linking) grâce aux redirections

En utilisant des ancres optimisées, les rédacteurs pourront renvoyer les internautes aux articles les plus proches de la page ouverte dans l’arborescence. À l’inverse, il vaut mieux éviter de renvoyer vers des articles trop éloignés dans l’architecture du site, même si, au détour d’une digression, le contexte s’y prêtait.

Dans cette perspective, la page liée au mot-clé le plus fort doit être poussée en avant, avec un maximum de liens. D’autre part, il sera bon de renvoyer régulièrement à la page mère en début d’article. Quant aux pages sœurs, proches en termes de champ lexical, auront plutôt leurs URL placés en fin d’article. Enfin, les pages filles (+1 en niveau de profondeur), devront être plutôt citées (avec lien contextualisé) dans le corps du texte.

Petit exemple de cocon sémantique à trois niveaux

Évidemment, rien ne vaut une petite illustration pas piquée des hannetons. Mettons que vous ayez un blog dédié aux innovations, et que vous souhaitiez ranker sur “meilleur logiciel de traduction”. D’abord, au premier niveau, vous silotez les grandes thématiques abordées sur votre site :

  • maison et domotique ;
  • science et environnement ;
  • lifestyle et santé ;
  • logiciels et applications ;
  • etc.

Puis, au niveau 2, dans la catégorie “logiciels et applications”, vous proposez un classement comme suit :

  • logiciels de création ;
  • logiciels de traduction ;
  • réseaux sociaux ;
  • etc.

Rebelote au niveau 3, en partant de “logiciels de traduction” :

  • Comment fonctionne un logiciel de traduction ? ;
  • DeepL vs Google Trad : lequel choisir ? ;
  • Top 5 des meilleurs logiciels de traduction ;
  • Logiciels de traduction pour les entreprises : les meilleures offres ;
  • etc.

À partir de là, vous savez que vous voulez pousser “Top 5 des meilleurs logiciels de traduction”. Pour cela, il faudra utiliser le maillage interne, en proposant aux lecteurs des pages sœurs une redirection vers cet article en particulier.

Nota Bene : l’idée est que la page à mettre en valeur doit être fortement liée à ses pages sœurs. À l’inverse, les pages moins importantes n’ont pas toujours besoin d’être reliées entre elles.

Produire du contenu riche, clair, utile et précis

Évidemment, les silos, il va falloir les remplir, ou plus exactement les “nourrir”. En effet, le rembourrage (ou fluff content) ne fait pas bon ménage avec une stratégie de contenu bien rôdé.

Proposez aux utilisateurs des contenus rédactionnels, graphiques et vidéo qui résolvent rapidement les questions qu’ils ou elles se posent. Employez un vocabulaire précis afin d’amener naturellement un champ lexical reconnaissable par les bots.

Pas besoin de bombarder de mots-clés : il suffit de proposer un raisonnement logique avec les outils sémantiques techniques dont vous disposez.

Nota Bene : les balises titres (H1, H2, H3, etc.) et les métadonnées (snippets, textes alternatifs d’images, etc.) devront, elles, comporter les bons mots-clés pour fluidifier la tâche des crawlers.

Placer des liens internes pour créer le bon chemin de navigation

C’est sans doute le moment le plus fastidieux de tout le processus : insérer des liens de redirections vers les bonnes pages afin de faire circuler le jus de lien dans la bonne direction.

C’est un puzzle relativement facile en soi, mais qu’il s’agit de réaliser convenablement, à savoir :

  • en choisissant bien ses ancres de lien ;
  • en les intégrant naturellement dans votre contenu (liens contextuels) ;
  • en redirigeant l’utilisateur sur des pages voisines dans votre silo (filles, mères et sœurs)
  • en plaçant en premier le lien le plus stratégique pour vous (plus important que le nombre de redirections).

Une fois ces trois étapes terminées, il ne vous reste plus qu’à patienter et à surveiller l’évolution de votre page cible. En cas de stagnation en bas des pages de résultats, vous pouvez faire appel à une agence SEO pour auditer votre site. Les experts en référencement sauront vous dire si le problème vient de votre cocon sémantique ou d’un élément complètement autre (défaillance technique, mauvais backlinks, mauvais mots-clés, etc.).

Pour finir…

Le cocon sémantique sert à organiser vos contenus afin de booster durablement votre référencement, notamment sur certains mots-clés forts, en facilitant l’indexation de la part des bots.

Il répond à au moins un objectif précis : obtenir un trafic organique qualifié. En outre, il peut permettre d’accroître votre notoriété, à condition de produire un contenu de grande qualité. Car plus votre lectorat obtient des (bonnes) réponses rapidement, plus il sera enclin à cliquer sur votre site lorsque celui-ci apparaîtra en haut des SERP.

Bien exécuté, le cocon sémantique est une technique redoutable. Il combine des vertus prophylactiques (une bonne structure, un contenu riche et maillage interne cohérent sont toujours souhaitables et rentables à long terme) pour booster le référencement d’une page stratégique.

A contrario, un seul article mal rédigé peut saper votre image : on ne cliquera plus pour aller vers vous. Enfin, on soulignera l’importance de conserver une agilité, en particulier dans le cas où les objectifs ne sont pas remplis…

FAQ
Maillage interne et backlinks : quelle différence ?
Le point commun, c’est que les deux termes désignent des redirections vers une URL. La différence est que les backlinks proviennent de sites extérieurs et sont donc plus difficiles à obtenir. Tandis que le maillage interne, c’est vous qui avez la main dessus, puisqu’il s’agit du réseau de liens que vous disposez entre les articles d’un même blog.
Quels sont les inconvénients du cocon sémantique ?
D’abord, il n’est pas toujours aisé de respecter une structure aussi bien ficelée qu’on le voudrait. Les besoins et les thèmes abordés peuvent mettre du temps à occasionner la réalisation d’un vrai beau cocon sémantique. D’autant plus lorsqu’une part de vos redirections (via un call-to-action par exemple) vont vers une landing page, par définition hors des cocons sémantiques.
À quoi servent les cocons sémantiques ? 
Pour les webmasters, les cocons sémantiques servent à faire ranker une page liée à un mot-clé fort (beaucoup utilisé dans les requêtes). Pour les moteurs de recherche, cela favorise le travail de crawling et d’indexation afin d'estimer la pertinence des pages constituant ledit cocon sémantique.