Les points essentiels
- Depuis plusieurs années, Google est sous le feu des critiques des autorités européennes pour des pratiques jugées anticoncurrentielles.
- La Commission européenne l’accuse de ne pas respecter les nouvelles règles du Digital Markets Act (DMA) en favorisant ses services dans les résultats de recherche.
- Le géant du web risque des amendes pouvant atteindre jusqu’à 10% de ses revenus mondiaux.
Google accusé de ne pas respecter le Digital Markets Act
Le Digital Markets Act (DMA), en vigueur depuis le 14 mars 2024, vise à encadrer les pratiques des grandes plateformes numériques. Google, en tant qu’acteur majeur du numérique, est directement concerné et doit se plier à ces nouvelles obligations.
La Commission européenne lui reproche plusieurs pratiques jugées problématiques, détaillées dans l’article de notre consœur :
- L’entreprise favoriserait ses propres services au détriment de la concurrence, limitant ainsi les alternatives pour les consommateurs et les entreprises.
- Elle manquerait de transparence dans l’accès aux données, empêchant les autres acteurs du marché de rivaliser équitablement.
- Certaines restrictions imposées aux développeurs et aux annonceurs utilisant ses services sont également pointées du doigt.
Ces accusations s’inscrivent dans un long historique de tensions entre Google et l’Union européenne. Déjà condamné à plusieurs reprises pour abus de position dominante, le géant américain risque cette fois des sanctions encore plus lourdes.
Quelles sanctions pour Google ?
Si la Commission européenne prouve que Google ne respecte pas le DMA, l’entreprise s’expose à de lourdes pénalités financières. L’amende pourrait atteindre 10 % de son chiffre d’affaires mondial, une somme colossale qui pourrait doubler en cas de récidive. Mais l’impact ne serait pas uniquement financier. L’UE pourrait exiger des changements structurels dans le modèle économique de Google en Europe, ce qui modifierait profondément son fonctionnement et sa rentabilité sur le Vieux Continent.
Face à ces accusations, Google assure coopérer avec la Commission européenne et affirme avoir déjà mis en place des ajustements pour se conformer aux exigences du DMA. Cette enquête risque toutefois de s’étendre sur plusieurs mois et d’avoir des répercussions durables sur son activité.
Un tournant pour la régulation des Big Tech ?
Ce conflit entre Google et l’Union européenne illustre un phénomène plus large : la volonté des institutions européennes de reprendre le contrôle sur les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). L’UE cherche à imposer un cadre plus strict aux géants du numérique pour garantir une concurrence plus équitable et éviter que quelques entreprises n’étouffent tout un écosystème d’innovateurs.
D’autres entreprises, comme Apple et Meta, sont également sous le radar de Bruxelles. Si l’Union européenne parvient à enjoindre Google à suivre ses règles, cela pourrait redéfinir en profondeur les rapports de force dans l’économie numérique.
La question est désormais de savoir si Google va céder sous la pression réglementaire ou s’il trouvera un moyen de s’adapter tout en maintenant son hégémonie. L’issue de cette affaire sera déterminante pour l’avenir du numérique en Europe.