Une action manuelle est un type de pénalité que peut recevoir un site ou une page web de la part de Google. Elle se caractérise par une intervention humaine, qui évalue, pénalise et notifie le propriétaire du site selon la situation, plutôt que de laisser faire les filtres algorithmiques. Les agents chargés de cette besogne sont formés pour analyser les sites et détecter des problèmes encore indétectables pour des bots. Ils intègrent ainsi la Search Quality Team.

Search Quality Team imaginée par Copilot Designer

Cela peut faire peur de se trouver dans le viseur des équipes de Google. Néanmoins, ce type de pénalité est parfaitement gérable, justement du fait d’avoir affaire à un interlocuteur humain, avec qui il est possible de dialoguer, afin de savoir ce qui nous est reproché, et de plaider notre cause en demandant un réexamen ultérieur, soit pour contester une erreur de la part des ingénieurs à l’origine de la pénalité, soit pour signaler que des corrections ont eu lieu sur votre domaine, conformément aux réglementations qui vous ont valu un rappel.

Tandis qu’un déclassement discret opéré par les algorithmes, d’une part on ne le détecte pas forcément tout de suite, on ne comprend pas forcément ses motifs (ce qui oblige à auditer le site), et on ne sait pas très bien quand la pénalité pourra être levée.

Comment ça se passe, une action manuelle ?

Les actions manuelles ont leur propre cycle de vie qui respecte une procédure en plusieurs étapes. Voici lesquelles…

1. Réception d’une alerte par les équipes SQT

Si les équipes de Google s’intéressent à votre site web, c’est parce qu’ils ont été sollicités d’une manière ou d’une autre : systèmes automatisés, plaintes d’internautes concernant la pertinence de la page, etc. Selon le motif et le nombre d’alertes, les ingénieurs mettront plus ou moins de temps à vérifier le domaine concerné.

2. Phase de vérification et prise de décision

Les équipes de Google récoltent des données sur les pages incriminées afin de procéder à une analyse approfondie du problème. En effet, on n’est jamais à l’abri d’un bug d’algorithme ou d’un internaute malveillant. Dans certains cas, les ingénieurs se rassemblent pour décider du sort du site web quand le cas n’est pas tout à fait clair. En effet, certains domaines ont un historique plus mouvementé que d’autres, et il devient difficile de tirer des conclusions claires.

3. Notification au propriétaire du site

Une fois qu’une pénalité a été actée, il s’agit d’en informer le webmaster au moyen d’une notification visible dans la Search Console. En général, celui-ci reçoit un mail afin de pouvoir réagir au plus vite. Le message reçu le renseigne sur le type, la date, la cause de la pénalité infligée, et l’ensemble des URLs incriminées.

exemples de notifications pour une action manuelle Google

Enfin, un lien « en savoir plus » redirige le propriétaire du site vers les moyens de corriger l’erreur le plus vite possible. De son côté, le webmaster est en mesure de demander un réexamen sur le champ, s’il estime qu’il y a erreur.

Nota Bene : le webmaster peut recevoir plusieurs avertissements via la Google Search Console avant de réellement subir l’action manuelle.

4. Échanges entre SQT et les webmasters

Quand on reçoit un message dans la Search Console qui nous notifie d’une pénalité, bon d’abord, on sue un peu, c’est normal. Ensuite, deux choix s’offrent à nous :

  • on estime que Google fait erreur et on lui prouve que notre site web est en règle ;
  • on effectue des corrections et on revient vers l’équipe SQT pour lui demander un réexamen pour valider les modifications obtenues ;

Si la réponse envoyée au moteur de recherche est insatisfaisante, vous recevrez un nouveau message pour vous inciter à poursuivre vos travaux. Si vous avez gain de cause, alors vous accédez à l’étape suivante.

5. Levée de l’action manuelle

Après une nouvelle vérification de l’état de votre site web, Google peut lever la pénalité, et vous en serez informé, le cas échéant.

En quoi consiste une action manuelle concrètement ?

En fait, il existe deux types d’actions manuelles : les désindexations partielles et totales. La première catégorie est employée lorsqu’une seule partie de votre site web pose vraiment problème (page, sous-domaine, section spécifique, etc.). Le site peut toujours recevoir du trafic, mais les pages concernées n’apparaissent plus dans les SERPs. Il se peut que vos performances n’en soient que faiblement affectées, mais nous recommandons de ne pas laisser traîner des litiges avec Google. Corrigez ou supprimez les pages concernées, en fonction de leur intérêt stratégique !

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Le second type de désindexation consiste à tout bonnement supprimer le domaine de l’index dans son intégralité. C’est autrement plus grave, car plus aucune de vos pages n’apparaîtra dans les résultats Google, ce qui aura des conséquences dramatiques sur votre trafic. En outre, les backlinks reçus risquent fort d’être retirés si les propriétaires d’autres sites constatent que le vôtre est considéré comme non fiable par les équipes de Google. En effet, il en va de leur propre notoriété !

Nota Bene : dans le rapport de l’action manuelle, référez-vous à la liste des formats d’URL, afin de savoir quelle proportion de votre site a été touchée.

Qu’est-ce qui peut causer une action manuelle ?

Les actions manuelles peuvent survenir pour de multiples raisons, même si dans l’ensemble, il s’agit généralement d’une violation plus ou moins grave, plus ou moins directe de la charte de qualité google (Black Hat SEO), d’un signalement pour contenu illicite ou même un comportement délibérément malveillant impliquant l’usage de virus, une tentative d’escroquerie ou autre.

Mais vous ne mangez certainement pas de ce pain-là, alors voici une liste plus détaillées des pratiques réprouvées par Google et dont vous devez vous méfier, même si votre objectif n’est pas de berner vos internautes :

  • le keyword stuffing (accumulation abusive de mots-clés) ;
  • le contenu pauvre ou dupliqué : le fluffy content et le duplicate content sont traqués par Google, y compris via les algorithmes ;
  • le cloaking (dissimulation d’images et de textes) pour intégrer une grande quantité de mots-clés dans une page sans la rendre illisible pour l’utilisateur ;
  • la mise en place d’un balisage structuré (structured datas) contenant du spam ;
  • les redirections trompeuses (y compris sur mobile), qui vont jusqu’à proposer un contenu différent selon que le visiteur soit un humain ou un bot, afin de montrer patte blanche aux moteurs de recherche ;
  • l’achat agressif de backlinks et tous les liens artificiels qui pointent vers votre site (préférez le linkbaiting !) ;
  • le spam généré par des utilisateurs malveillants dans les forums, les sites de discussion, les commentaires d’articles, etc. ;
  • les hébergeurs gratuits associés à du spam : si votre site est sur le même hébergeur que des spammeurs, une action manuelle peut s’appliquer à l’ensemble de la plateforme, si ces derniers sont trop nombreux ;
  • les sites piratés qui vont disséminer des virus ou des liens malveillants, parfois sans que le propriétaire ne s’en rende compte (choisissez un protocole HTTPS pour éviter cela !) ;
  • la non-concordance du contenu AMP avec le site desktop : contenu et interaction différents ;
  • le non-respect des règles Google Actualités et Discover.

Bien sûr, le principe des actions manuelles est de faire du cas par cas, et il se peut que certains sites bénéficient d’une certaine tolérance quand ils restent satisfaisants pour l’utilisateur, et qu’ils ne profitent pas trop d’une concurrence déloyale.

Comment éviter une action manuelle ?

En privilégiant au maximum une approche White Hat SEO, même si elle requiert du temps et des ressources pour porter ses fruits ! Néanmoins, on n’est pas forcément seul à travailler sur un site web, alors voici quelques recommandations pour vous assurer que vous ne risquez pas de finir malencontreusement dans le collimateur de Google :

  • connaître les consignes de qualité Google : notamment les critères E-E-A-T et YMYL, mais également toutes les pratiques à bannir, dont nous vous avons déjà dressé un aperçu ;transmettre régulièrement des consignes à vos développeurs, rédacteurs, etc. afin d’éviter les mauvaises surprises ;
  • auditer régulièrement votre site à l’affût des mauvais backlinks, des duplicate contents, des failles de sécurité, etc. Cela peut paraître fastidieux, mais une vue d’ensemble de votre site web vous permet, en plus d’éviter les sanctions, de l’optimiser davantage !

Comment fait-on lever une action manuelle ?

Vous avez résolu les problèmes que les équipes SQT ont relevés sur votre domaine, ou bien vous souhaitez simplement les remettre en question. Dans les deux cas, il faudra passer par la demande de réexamen, via la Google Search Console, en revenant au rapport d’action manuelle. Là, il vous suffit de cliquer sur le bouton “Demander un examen”.

Dans le cadre de cette demande, vous devrez fournir des explications visant à prouver que votre site web est bien dans les clous, en détaillant les corrections réalisées, et les résultats obtenus. Soyez bien sûr de votre coup, ou bien vous essuierez un refus et perdrez encore du temps. Pour appuyer votre démarche, vous pourrez notamment inclure :

  • la liste des sites Web que vous avez contactés pour améliorer votre profil de backlinks ;
  • le programme de formation en référencement que vous avez suivi et/ou payé à vos équipes ;
  • des éléments sur l’historique de votre site afin de prouver que votre gestion est plus éthique que celle de l’ancien propriétaire qui vous a revendu le nom de domaine ;
  • un lien vers Google Docs ou Google Sheet pour de plus amples renseignements sur les actions menées ;
  • etc.

Nul besoin d’en faire trop : restez pragmatique, mais soignez le ton de votre message à Google, y compris si vous estimez avoir subi une injustice. Avant d’envoyer votre dossier, n’oubliez pas de vérifier que votre site est explorable et qu’aucune des pages concernées n’a été bloquée par un fichier robots.txt.

Nota Bene : le délai pour la levée de la pénalité est hautement variable et ne peut être prédit.

Comment rester à jour quant aux éventuelles actions manuelles concernant votre site web ?

D’abord, gardez un œil sur la Search Console en vous rendant régulièrement dans l’onglet sécurité et actions manuelles. Si vous n’avez pas forcément le réflexe, vous recevez généralement une notification par e-mail en cas d’avertissement ou de sanction effective. Attention à ce que les messages de ce genre n’atterrissent pas dans vos courriels indésirables.

Mais mieux vaut prévenir que guérir, et pour cela, rien de tel que le suivi de vos données analytics, et de repérer le plus tôt possible tout problème lié à l’expérience utilisateur. À ce titre, vous pouvez créer des alertes personnalisées sur Google Analytics, en sélectionnant les rapports qui vous semblent les plus critiques (obtention ou perte de backlinks, trafic étrangement bas, etc.).

Pour finir…

Si vous axez vos optimisations de site web dans l’intérêt de l’utilisateur (contenu utile, site sécurisé, etc.), et sans manipuler les mécaniques algorithmiques pour dépasser abusivement la concurrence, les risques de recevoir une action manuelle sont très faibles. Si malgré tout vous tombez dans ce cas de figure, ne paniquez pas, voyez cela comme une bonne occasion de rendre votre site encore plus performant, et prenez le taureau par les cornes.

À cet égard, n’hésitez pas à contacter une agence de référencement naturel aux experts chevronnés pour redresser la barre au plus vite et vous assister dans la demande de réexamen !