Mis à jour le 18/11/2024
Un désaveu de lien est une manipulation qui consiste à avertir Google ou un autre moteur de recherche que vous ne souhaitez pas être associé à un domaine dont un ou plusieurs liens hypertextes pointent vers une de vos pages.
Les propriétaires de sites qui désavouent un lien utilisent un formulaire dédié, disponible dans la Search Console. Sur le papier, ce formulaire permet d’établir une liste d’URLs dont les backlinks vous apparaissent comme néfastes, afin que le moteur de recherche ne risque pas de faire baisser votre score d’autorité (ou PageRank).
Toutefois, le désaveu de lien ne peut se faire à la légère. Nous vous proposons donc de revenir sur leur utilité, les cas de figure où leur usage s’impose, et les conditions dans lesquelles vous pouvez y recourir sans risque !
Pourquoi désavouer un lien ?
Vous n’êtes probablement pas sans savoir que les backlinks sont un facteur de ranking très puissant. Néanmoins, ils joueront en votre défaveur s’ils sont de basse qualité. En effet, un lien qui pointe vers votre site fait office de recommandation. Mais si l’origine de cette recommandation n’est pas considérée comme fiable, alors celle-ci dessert le domaine référé au lieu de le lui conférer davantage de notoriété.
En effet, avant l’apparition de filtres algorithmiques tels que Penguin en 2012, de nombreux propriétaires de sites généraient des liens artificiels afin que leurs pages soient propulsées en haut des SERPs : autrement dit des recommandations trompeuses. Google s’en est vite aperçu, et s’est mis à lutter contre les backlinks de mauvaise qualité.
Désormais, les webmasters cherchent toujours à acquérir des liens, mais sont fortement incités à soigner leur profil de backlinks, c’est-à-dire la qualité moyenne des sites référents. Or, il peut arriver qu’un site web reçoive des hyperliens de mauvaise qualité, même sans l’avoir directement provoqué. Le désaveu va alors servir de recours pour se défendre d’une mauvaise recommandation.
Mais cet outil, Google ne veut pas que vous en abusiez. À ce titre, dans son blog support, le géant de la Silicon Valley signale aux internautes que les bots sont désormais capables d’ignorer les mauvais liens de manière autonome. Il est donc de plus en plus rare d’avoir à désavouer un lien toxique. Sauf que si l’outil existe encore, c’est bien parce que des cas demeurent dans lesquels il convient de s’en servir…
Qu’est-ce qu’un mauvais backlink en SEO ?
Tout d’abord, savez-vous reconnaître un mauvais lien ? Il existe plusieurs critères pour faire la distinction entre un backlink qui sert votre domaine, et un lien qui le sape.
Comment estimer la qualité d’un backlink ?
Il est toujours utile de savoir discriminer un bon d’un mauvais backlink. Voici comment vous repérer facilement :
- le site référent est fiable (astuce : vérifiez s’il contient une section « À propos de nous » ou « mentions légales ». Si c’est le cas, il s’agit généralement d’un site web sérieux) ;
- le backlink est bien contextualisé (il arrive naturellement au cours d’un texte, la thématique de la page référente est proche de la vôtre, la mise en place du backlink est utile aux internautes, etc.). On parle souvent de lien “naturel” ou “spontané” ;
- le texte d’ancrage inclut des mots-clés intéressants pour votre site : c’est à double tranchant, car une ancre suroptimisée peut être considérée comme un indice d’hyperlien factice… Et c’est encore pire si la même ancre est utilisée plusieurs fois sur la même page ou juste le même domaine ;
- le nombre et la position des liens dans la page : un bon backlink est plus efficace dans le corps du texte (body) que dans le footer ou dans le sidebar du site. De la même manière, l’influence d’un mauvais lien est amoindrie dans ce cas ;
- le lien est en dofollow ou en nofollow : c’est-à-dire avec ou sans linkjuice. Un mauvais backlink en nofollow est donc rarement très nuisible ;
Bien sûr, pour aller plus vite, vous aurez envie d’utiliser un outil dédié, comme Majestic SEO qui a conçu un indice de confiance du site (Trust Flow) et le profil de backlink (Citation Flow).
Ces indicateurs ne sont pas ceux qu’utilisent Google ; ils ne sont donc ni complets, ni infaillibles, mais ils vont vous permettre de dresser facilement une première liste de liens suspects…
Quand devient-il nécessaire de désavouer un lien ?
Désavouer un lien ne peut être une technique SEO dans la mesure où l’on ne s’en servira pas pour optimiser un site, mais pour le sortir d’un mauvais pas. En effet, si tous les backlinks ne se valent pas, certains de basse qualité peuvent malgré tout vous servir, et abuser du désaveu peut être plus dangereux que de laisser quelques liens traîner, surtout si votre Citation Flow est respectable en soi. Aussi est-il impératif de n’agir que dans les cas suivants…
Avoir reçu une pénalité manuelle ou algorithmique
Recevoir une pénalité est grave pour les performances d’un site web, et il convient d’agir vite. Mais les deux problématiques ne vont pas se manifester de la même manière.
Si vous subissez une action manuelle de la part des équipes SQT de Google, vous allez recevoir une notification, contenant la raison de la sanction. Ainsi, si c’est votre réseau de backlink qui est de travers, vous en serez explicitement averti, et vous pourrez procéder au nettoyage de votre netlinking.
En revanche, les pénalités algorithmiques se manifestent par un déclassement franc mais progressif. Il devient alors plus difficile d’adopter la bonne réaction, car c’est à vous d’identifier que vous êtes effectivement pénalisé, et de comprendre quelle en est la cause. Et s’il s’avère que vos liens entrants sont résolument et en majeure partie mauvais, alors il va effectivement falloir intervenir. Vous pourrez améliorer certains liens, en faire supprimer, ou les désavouer directement, selon les cas, et ainsi faire lever la pénalité.
Avoir subi une attaque de Negative SEO
On ne va pas se mentir : il est assez rare de se prendre une attaque de negative SEO, mais ça peut arriver. Il s’agit de manipuler les algorithmes de sorte à déclasser des concurrents. Dans le cadre de l’utilisation de backlinks, il peut s’agir de créer ou de recycler une ferme à liens afin de bombarder un site web de liens toxiques.
Bien sûr, tout se fait dans le feutré, et il faudra rester attentif à certains signaux tels que :
- un pic de backlinks ;
- des sites inconnus et bizarres qui pointent vers vos pages sans raison apparente ;
- les ancres de liens que vous recevez sont suroptimisés avec du keyword stuffing ;
- les liens sont intégrés dans des contenus spammys.
Si vous le pouvez, dans le cas où vous auriez identifié un site ou un groupe de domaines suspects, passez à l’action avant de recevoir une pénalité !
Quelle procédure pour se défaire des liens toxiques ?
Ok, vous savez désormais pertinemment que des liens toxiques plombent votre référencement. Mais ne commencez pas à désavouer à tour de bras sans réfléchir. Voici la procédure la plus sûre pour vous sortir de cette situation délicate sans prendre de nouveaux risques, détaillée étape par étape.
Dresser une liste des backlinks toxiques
Cette phase vous permettra non seulement de bien distinguer les liens de basse qualité de ceux qui posent vraiment problème, mais également de n’en oublier aucun quand vous passerez à l’étape suivante.
Pour vous assister, il existe des outils comme Semrush et son rapport de backlinks, qui détectent très rapidement les hyperliens nuisibles, ce qui peut vous faire gagner un temps considérable quand vous avez accumulé beaucoup de liens entrants au fil des années. La fonctionnalité backlink audit vous sort carrément la liste sous forme de fichier .txt, exploitable pour les deux étapes qui suivent.
Si vous vous sentez perdu à ce stade ou que vous ne bénéficiez pas de l’usufruit d’un logiciel SEO performant, il peut être intéressant de s’en référer à un expert SEO.
Tenter un retrait manuel en contactant les propriétaires de site
Ce n’est pas l’étape fun par excellence, on vous l’accorde, mais il est préférable d’en passer par là. En effet, il est recommandé de tenter une approche à l’amiable, en instaurant le dialogue avec d’autres propriétaires de site. N’hésitez pas à leur envoyer la liste des liens qui posent problème, afin de faciliter le processus, si vous tombez sur un interlocuteur de bonne foi. Quoi qu’il en soit, la demande de retrait manuel peut déboucher sur :
- un échec pur et simple ;
- un succès qui vous dispensera d’effectuer le désaveu ;
- un partenariat, dans le meilleur des cas, qui peut changer un concurrent en allié de netlinking, si la prise de contact se déroule particulièrement bien (rare, mais on ne sait jamais !).
Quoi qu’il en soit, pour convaincre le webmaster de modifier les liens préjudiciables, évoquez l’option du désaveu, qui signifie que Google va certainement se pencher sur son domaine, et peut-être prendre des mesures contre lui. Nul besoin d’employer un ton menaçant, juste communiquer avec une approche pragmatique des choses. Et si votre appel est cordialement ignoré, vous pouvez passer sans regret à l’étape suivante.
Créer un fichier de désaveu des backlinks toxiques
Il est temps de passer à l’attaque. Reprenez votre fichier .txt dans lequel se trouve votre liste de liens toxiques et les URLs concernées, précédées du mot-clé “domain”. Si besoin, en guise de mémo, vous pourrez placer des commentaires en début de ligne, précédé d’un hashtag « # ». Exemple :
# Je ne suis pas très content de ces pages qui pointent vers mon site web depuis le 04/05/2024, pour telle ou telle raison…
domain : http://domainesuspect.com
# J’ai essayé de le contacter mais il m’a laissé en “vu”, le polisson…
domain : http://sitewebsupermalveillant.com
Les commentaires ne servent qu’au webmaster qui procède au désaveu, et ne seront pas lus par Google.
Importer et envoyer le fichier de désaveu sur la Search Console
C’est la dernière étape : rendez-vous sur la page de l’outil de désaveu de lien de la Search Console, sélectionnez votre site dans le menu déroulant et cliquez sur “Désavouer des liens” > “Choisir un fichier” et téléchargez le fichier .txt que vous aviez préparé. Ce dernier ne doit pas peser plus de 2 Mo ni dépasser les 10 000 lignes, mais cette restriction devrait vous laisser bien assez de marge. Ignorez l’avertissement qui s’affiche, et cliquez sur “Envoyer le fichier”.
Google vous enverra un accusé de réception du fichier, mais vous n’en saurez pas plus sur les délais de traitement de votre demande, ni si elle a été prise en compte (sauf en cas de levée d’action manuelle ; vous pourrez en déduire que votre désaveu a fonctionné).
Quelles sont les erreurs à éviter quand on désavoue des liens entrants ?
Si vous hésitez avant d’envoyer votre rapport, reportez-vous à cette liste d’erreurs pour vérifier que tout est en ordre :
- désavouer à la hâte et à tour de bras : Google assure parvenir à ignorer la plupart des mauvais backlinks, c’est donc lui faire perdre du temps que d’envoyer une demande de désaveu sans raison valable. Dans ce cas, c’est vous qui encourez un retour de bâton ;
- ne pas consulter les directives de Google que nous avons décrit dans les grandes lignes (au cas où il y ait du changement ou des éléments à préciser ;
- désavouer des liens avec un bon potentiel : il se peut qu’un backlink soit médiocre à cause de son ancre et de sa position sur la page. Essayez plutôt de le valoriser en contactant le webmaster et en lui demandant d’optimiser ses liens sortants (mais pas outre mesure ) ;
- de façon générale, oublier de passer par une entente à l’amiable en cas de litige, une approche que va largement préférer Google. Il se peut que votre interlocuteur soit de bonne foi, et que ce soit un ancien propriétaire qui soit responsable du lien toxique…
Quoi qu’il en soit, si le doute persiste et que vous vous sentez coincé, contactez une agence de référencement pour demander conseil et en profiter pour peaufiner votre stratégie de linkbuilding !
Pour finir…
Le désaveu de liens n’est pas une technique SEO à proprement parler : on s’en sert rarement, et ce n’est pas pour améliorer les performances d’un site web, mais simplement un recours pour lui éviter d’être pollué par des liens entrants toxiques, seulement dans le cas où vous ne parviendriez pas à trouver un terrain d’entente avec le webmaster qui l’a placé sur ses pages.
Nous pourrions aller jusqu’à dire que vous ne devriez quasiment jamais avoir à penser au désaveu de lien. En effet, si vous vérifiez régulièrement vos backlinks, vous serez en mesure d’agir avant de recevoir une pénalité, sachant qu’une bonne partie des liens de basse qualité pourront être ignorés. En effet, si Google voit que la plupart de vos liens entrants sont sains, il saura faire la part des choses de lui-même.