Eh oui, on y est ! Le référencement naturel évolue encore, et concerne désormais les IA génératives (ou “moteurs de réponse”) bientôt autant que les moteurs de recherche. Parmi elles, on trouve déjà plusieurs acteurs, tels que GPT-4 d’Open AI (qui sert notamment à l’agent Copilot de Bing), Gemini 2.0 de Google, Perplexity, Mistral AI, le jeune français, etc.

Leur particularité, vous la connaissez sans doute : une barre de saisie en guise d’entrée, pour soumettre un prompt et, en guise de sortie, des réponses complètes et contextualisées, au lieu d’une simple liste d’URLs. Un gain de temps faramineux pour les internautes, lesquels devraient progressivement se détourner des moteurs de recherche traditionnels au profit des moteurs génératifs.

Ce que cela signifie ? Qu’en plus du SEO que vous avez déjà associé à de l’UX (SXO) et du SEA (SEM), vous allez ajouter une corde de plus à votre arc : le GEO, ou Generative Engine Optimization. Comment faire apparaître votre site sur une IA générative ? Quelles optimisations adopter, quelles métriques surveiller ? Voici à quoi vous préparer dès 2025 !

Différence entre SEO et GEO

Revenons aux bases, afin d’opérer une distinction nette entre ces trois notions…

SEO : optimisation pour les moteurs de recherche

Le SEO, c’est l’art de modifier votre site web afin d’augmenter les chances de ses pages d’apparaître haut dans les résultats de recherches (SERP) sur certains mot-clés. Les améliorations possibles sont d’ordre technique, sémantique et réputationnelle. Pour ces trois branches, il existe des dizaines de facteurs de ranking.

Exemple : pour apparaître dans une SERP Google, une entreprise vend des bougies parfumées et optimise des fiches produit en ciblant des mots-clés stratégiques, en vérifiant que le site est responsive avec des pages rapides à charger, et en créant des partenariats pour obtenir des backlinks.

GEO : optimisation pour les IA génératives

L’émergence des modèles de langage avancés, tels que les modèles de grande taille (LLMs) ont permis de créer des agents conversationnels (ou chatbots). Connectez-les à internet, et ils effectuent des recherches à votre place afin de vous fournir une synthèse.

Cette approche conversationnelle et dynamique place la machine au plus près des intentions de recherche des internautes. Grâce à des prompts pouvant aujourd’hui largement dépasser les 100 000 tokens (éléments textuels, visuels ou audio saisis en entrée), ils peuvent répondre au besoin de l’utilisateur avec une grande précision.

exemple de citation dans une sortie d'agent conversationnel

Le GEO a donc pour enjeu d’avoir un site remarqué, utilisé et cité comme source par les IA génératives, lesquelles peuvent placer en réponse des hyperliens pour conduire directement l’internaute sur la page nommée. Pour cela, il faut continuer d’apparaître sur les moteurs de recherche, mais également produire un contenu toujours plus qualitatif et proche des intentions de recherche de l’internaute.

Exemple : l’entreprise qui vend ses bougies propose un descriptif soigné de ses produits, mais également des tutoriels d’entretien, voire de fabrication de type DIY. De cette manière, son contenu a plus de chances d’être repris par GPT-4 ou Gemini, avec un lien entrant en guise de source.

Pourquoi se mettre au GEO dès maintenant ?

Les bénéfices du GEO sont les mêmes que ceux que l’on souhaite déjà obtenir en SEO. Ce qui se joue surtout actuellement, c’est une possible redistribution de la visibilité des entreprises !

Sortir de l’ombre d’une concurrence trop forte

D’ici 2026, selon Gartner, entreprise spécialisée dans le high-tech, 25 % du volume de recherche devrait baisser sur Google, Bing et consorts… C’est absolument énorme, et vous pouvez transformer cette évolution imminente en opportunité pour passer devant la concurrence !

Plus de trafic qualifié sur votre site web

Même si les IA proposent des réponses complètes, elles ne manquent pas de commettre des erreurs, ce qui a déjà habitué leurs utilisateurs à vérifier l’info par eux-même. Pour cela, il est devenu courant que les agents donnent un ou plusieurs liens en vous invitant à aller y voir de plus près.

exemple de rich snippet

Un peu comme avec les rich snippets (extraits enrichis), l’internaute est incité à naviguer sur les sites, après avoir eu un aperçu de leur contenu. Et comme la requête formulée est a priori plus précise qu’une succession de mots-clés, les prospects provenant de ce canal seront hautement qualifiés !

Plus d’engagement de la part de vos visiteurs

Bien sûr, les recherches des utilisateurs de GPT-4 et de Gemini ne seront pas uniquement de type informationnelles. Il y en aura également de type transactionnelles et commerciales. Aussi votre entreprise a-t-elle tout intérêt à retenir l’attention des agents conversationnels quand le prompt affichera “où peut-on manger végétarien à Toulouse un lundi soir ?”

Autant dire qu’être cité par l’IA sur ce genre de recherche, c’est l’assurance d’un meilleur taux de conversion de la part des internautes ! C’est pourquoi il convient de produire un maximum de contenus personnalisés !

Une mutation probable de votre stratégie SEA

Un autre point à souligner, c’est l’impact des moteurs IA sur l’efficacité de vos campagnes marketing, en particulier votre SEA. En effet, si un tiers des recherches sur internet se déplacent des moteurs de recherche vers les agents conversationnels, alors les liens sponsorisés pourraient perdre de leur puissance.

exemple de SEA sur agence seo Paris (1)

Même en les intégrant à des réponses sur ChatGPT ou Copilot, elles peuvent être perçues comme intrusives au sein d’une sortie de l’IA contextualisée, et donc comme une friction dans l’expérience utilisateur.

Pour le moment, il est difficile de prévoir ce que pourraient proposer les interfaces des agents génératifs, mais l’on pourrait s’attendre à :

  • du native advertising, afin que les annonces se fondent dans le contenu environnant (sous forme de citation pertinente, par exemple ?) ;
  • du contenu sponsorisé afin que certains éléments de réponses deviennent prioritaire sur certaines questions comme “quel est le meilleur shampoing possible pour un homme châtain aux cheveux longs et fins ?” ;
  • des encarts publicitaires intégrés à l’interface, comme sur un site web normal.

Dans tous les cas, il sera question d’éthique et de transparence, encore plus que pour les moteurs de recherche traditionnels !

Generative Engine Optimization : comment bien débuter ?

Tout est en train de changer, et pourtant, les recommandations générales ressemblent (pour l’instant) déjà à ce que vous avez déjà pu entendre sur le SEO. Néanmoins, il existe des subtilités à connaître, que nous allons pouvoir détailler…

Étape 1 : continuer le SEO sérieusement

Eh oui ! Puisque les intelligences artificielles se servent des moteurs de recherche pour trouver leurs sources, il convient d’y être indexé, voire de ranker fort ! Pour cette simple raison, le GEO n’arrive pas en remplacement du SEO, mais bien en complément.

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Étape 2 : proposer du contenu fiable

Dans la lignée des recommandations E-E-A-T de Google, les contenus retenus par les IA ont des critères de plus en plus fins pour sélectionner les meilleures sources d’informations. Afin de prouver que vos publications sont fiables, on retrouve, avec une importance majorée, des recommandations bien connues des rédacteurs :

  • citation de source, pour une visibilité parfois doublée dans les réponses des agents conversationnels ;
  • citation de personnes faisant autorité dans le domaine (scientifique, artiste, entrepreneur, etc.) ;
  • ajout de statistiques pour étayer vos propos, avec une visibilité dépassant les + 50 % ;
  • mise à jour des informations, toujours à la pointe de l’actualité.

Rien de nouveau, donc, au sujet de la fiabilité. Réduisez la marge d’erreur autant que possible : le référencement tend de plus en plus vers ce souci de véracité !

Étape 3 : une nouvelle approche sémantique

Sur le plan sémantique on retrouve d’abord deux éléments connus, à savoir rédiger des FAQs en anticipant les questions des utilisateurs, et ajouter des structured datas à vos pages HTML.

En effet, puisque les recherches informationnelles tendent à être réalisées sur un format conversationnel, il est plus que jamais nécessaire de formuler des réponses construites autour de questions courantes, sur un modèle d’interrogation générique. Quant aux données structurées, elles font, en principe, déjà partie de votre SEO sémantique avancé.

Outre ces deux aspects, il convient d’avoir recours :

  • à un style professoral, c’est-à-dire affirmé, déclaratif, comme un maître conférencier qui a travaillé son sujet pendant des dizaines d’heures. La machine a besoin de sentir que vous êtes sûr de vous ;
  • à des termes techniques, quitte à les définir, afin de gagner en précision et asseoir l’effet d’expertise que vous injectez à votre propos ;
  • à des outils pédagogiques comme l’utilisation d’exemples ou d’expériences personnelles (story telling) pour illustrer une idée ou un argument. Savoir s’adresser aux professionnels, amateurs et néophytes en même temps sera la gageure des contenus de demain ;
  • à un ton objectif, du moins sur ce qui concerne le plan purement factuel, à l’image des agents conversationnels eux-mêmes. Si votre discours est dans un registre commercial, évoquer plusieurs marques, voire vos propres concurrents, sera mieux perçu si vous adoptez une approche impartiale, en équilibrant les points positifs et négatifs.

Nota bene : ne perdez pas pour autant la personnalité de votre style ! L’unique enjeu est de se montrer le plus convaincant possible, ce qui n’empêche pas de conserver une plume humaine, avec ses propres traits d’humour, de subjectivité et de narratif, autour d’un discours sérieux et construit.

Étape 4 : se démarquer, encore et toujours !

C’est l’un des enjeux les plus difficiles en matière de contenu : à l’heure où tout le monde copie sur tout le monde, les agents conversationnels s’y mettent eux-aussi ! Certes, il est normal de relayer des informations importantes, mais pour gagner en visibilité, seul un contenu unique peut faire mouche.

Cela implique d’approfondir vos recherches, d’apporter une réflexion poussée et même d’aborder certains sujets sous un autre angle. De cette façon, vous augmentez vos chances de supplanter la concurrence !

Étape 5 : appréhender de nouveaux indicateurs de performance

C’est le point qui va requérir le plus de travail de votre part : de nouveaux KPIs auxquels se familiariser le plus rapidement possible ! En effet, vous aurez besoin de connaître le comportement des IA pour continuer d’ajuster vos contenus.

Cela va également vous permettre de suivre de près l’évolution des agents conversationnels, qui risque d’être fulgurante dans les mois et années à venir !

Les indicateurs-clés déjà à disposition se répartissent en deux catégories : le nombre de mots ajusté à la position (on va expliquer, ne vous inquiétez pas !), et l’impression subjective (tout pareil !).

Nombre de mots ajusté à la position

Il s’agit de la combinaison de deux critères très simples :

  • le nombre de mots par citation (word count) de votre site internet en tant que source (plus il y en a, plus votre visibilité est grande) ;
  • la position de la citation (plus elle est haute dans la réponse de l’IA, plus on considère que vous gagnez en visibilité) ;

L’ensemble est à peu près l’équivalent de la position d’une URL dans une SERP.

L’impression subjective

L’impression subjective est censée évaluer l’impact de la citation sur l’utilisateur. Elle est composée de :

  • du degré de pertinence par rapport au prompt de l’utilisateur ;
  • du degré d’influence de la citation sur l’ensemble de la réponse de l’IA (la citation est-elle essentielle ou anecdotique ?) ;
  • du degré d’originalité du contenu de la citation, avec des infos exclusives ;
  • de la richesse et de la diversité des informations présentées dans la réponse de l’IA, et de laquelle fait partie la citation à votre site web (cela signifie que vous faites autorité malgré la concurrence) ;
  • la probabilité de suivi, à savoir quelles sont les chances pour que l’utilisateur clique sur la citation pour en savoir davantage.

À l’heure actuelle, nous ne connaissons pas encore d’outils qui permettent de suivre de manière systématique ces metrics GEO, mais nous ne nous manquerons pas de vous en faire part en temps et en heure !

Pour finir…

Pan embryonnaire mais prometteur du référencement naturel, le GEO est à prendre en compte et à étudier dès ses balbutiements. La tendance actuelle permet de prédire qu’il entre directement en synergie avec le SEO.

Au même titre que les réseaux sociaux, il faudra se familiariser au plus vite avec ce nouveau canal d’acquisition, suivre l’évolution des IA, étudier les nouveaux comportements des utilisateurs, et essayer au plus vite les premiers outils analytics qui sortiront lors de cette nouvelle ère numérique.