La refonte d’un site web n’est pas un exercice anodin. Changer de nom, moderniser l’apparence, proposer de nouveaux contenus ou en regrouper d’autres, tout cela va généralement donner du cachet à votre nouveau site web. Néanmoins, une phase de stabilisation SEO est inévitable. En effet, un site web peut enregistrer une perte de trafic, et un déclassement provisoire, dues à toutes les manipulations qu’occasionne la refonte.
Afin de garder de la visibilité sur les enjeux d’un tel remaniement qui doit, à terme, renforcer votre présence digitale, nous avons fait la liste des principaux risques SEO d’une refonte de site internet. Voici donc les 10 principaux dangers à surveiller quant à votre référencement naturel lorsque vous remettez votre domaine à neuf !
1. Persévérer dans les erreurs du site actuel
La première erreur serait d’entamer une refonte sans avoir un ensemble de points SEO à corriger, afin d’orienter certaines actions, aussi bien en termes de contenu que de design ou de développement. Pour cela, il s’agit de procéder à un audit complet du site actuel, grâce à des outils comme la Search Console, Google Analytics ou des outils plus avancés comme SEMrush (ci-dessous).
Vous constituerez un cahier des charges après avoir examiné les critères suivants :
- l’état de votre trafic : volume, durée des sessions, nombre de pages visitées, taux de conversion, pages les plus performantes, taux de rebond, canaux d’acquisition, etc. ;
- le temps de chargement du site, problèmes avec les codes CSS et Javascript, etc. ;
- les contenus à améliorer, à optimiser, à supprimer ou à ajouter ;
- le responsive design de votre site ;
- les pages d’erreur (404 et 410) ;
- votre profil de backlinks ;
- l’arborescence de votre site (niveau de profondeur, backlinks, etc.)
Votre objectif, à partir de cette liste, sera d’établir un plan d’action, avec un degré de priorité pour chacune d’elle, en fonction de son importance SEO.
2. Se laisser distancer par la concurrence sur votre audience cible
Changer de site, c’est modifier votre présence digitale au sein de votre secteur d’activité. Il est donc temps de débuter une veille sérieuse auprès de la concurrence. En analysant sous toutes les coutures votre environnement d’activité, trouvez l’inspiration et les erreurs que vous pourriez anticiper au sujet de :
- l’expérience de navigation proposée par les sites de votre secteur (moyens techniques, ligne éditoriale, structure, etc.) ;
- des offres et stratégies marketing ;
- des mots-clés sur lesquels ils se positionnent le mieux ;
- leur présence sur les réseaux sociaux ;
- la qualité des contenus (articles, vidéos, etc.) ;
- leur profil de backlinks ;
De cette façon, vous pourrez vous fixer des objectifs, afin de toujours faire mieux que vos concurrents directs.
Il conviendra également de redéfinir vos utilisateurs-cibles, en dressant des personae qui rassemblent les caractéristiques principales de vos prospects les plus qualifiés. Cela vous permettra de :
- mieux choisir les mots-clés et expressions-clés à viser grâce à un audit sémantique ;
- vous distinguer de la concurrence, dont la cible peut-être légèrement différente ;
- affiner votre propre ligne éditoriale ;
- anticiper des problématiques UX (User eXperience)
Une fois que vous aurez terminé l’examen de votre site et de son environnement, vous saurez exactement quoi faire et dans quelle direction aller pour une refonte sans pépin SEO. La suite résume les principales actions que vous allez sans doute rencontrer dans votre road map !
3. Rater la structure du nouveau site
Quelles que soient les conclusion de votre audit, il est capital de profiter de la refonte pour retravailler l’architecture de votre site web, en vérifiant que vous aurez, à la fin :
- des silos équilibrés ;
- des titres compréhensibles (pour les bots comme pour les internautes) ;
- une faible profondeur des pages (entre 3 et 5 clics maximum si possible) ;
- un maillage interne stratégique (avec cocons sémantiques si possible) ;
- les contenus existants et ceux que vous projetez de faire ;
En amont, utilisez un logiciel de mindmap (carte mentale) comme Mindomo pour bâtir une arborescence claire et logique.
En aval, poursuivez le travail de maillage interne, au fur et à mesure de la publication de vos contenus.
4. Oublier le besoin de l’utilisateur
Si vos personae sont faits correctement, vous avez une idée assez précise de ce que recherchent vos prospects en atterrissant sur votre site. Ainsi, vous pouvez d’ores et déjà adapter vos contenus, supprimer les pages inutiles (duplicate content, faible trafic, etc.) et ajouter des articles répondant à leurs besoins et problématiques.
Pour le cas d’une e-boutique, vous pouvez améliorer vos fiches produits et alimenter un blog sur les spécialités que vous vendez. Grâce à l’audit sémantique, vous savez quels mots-clés et expressions similaires doivent figurer dans vos contenus pour les optimiser sans verser dans keyword stuffing.
Pour vous aider, faites appel à un web rédacteur pour une mission de plusieurs mois, équipez-le d’un logiciel tel que YourTextGuru, afin de l’aider à enrichir son contenu et les balises Hn qui le structure.
5. Gâcher l’expérience de navigation
Très souvent, la refonte d’un site web s’accompagne d’une vaste modification de la charte graphique. S’il est bon de redonner de la fraîcheur à votre interface, il convient néanmoins d’observer certaines contraintes :
- toutes les pages doivent être ergonomiques (convivialité, fonctionnalités adaptées, etc.). En cas de doute, procéder à un test UX à partir d’une maquette ;
- les propositions de votre UI designer doivent être à la portée des compétences de votre développeur ;
- avoir une solution mobile aboutie (responsive design, application dédiée, etc.)
L’idée, ici, est de favoriser la rétention de trafic et d’optimiser ainsi votre taux de conversion (CRO).
Nota Bene : les Googlebots ont toute une brigade dédiée à la navigation mobile pour indexer les pages du web. Un site non responsive est aujourd’hui voué à disparaître dans les profondeurs des SERPs.
6. Avoir un taux de rebond élevé
Le taux de rebond, c’est quand les internautes quittent une page web juste après avoir cliqué sur son URL. C’est un signal SEO très négatif. Le plus gros facteur (maîtrisable) d’un taux de rebond élevé, c’est le temps de chargement. Par extension, toutes les défaillances techniques vont très vite inciter les internautes à bifurquer chez la concurrence. C’est pourquoi la refonte d’un site internet est l’occasion d’être au point sur :
- les performances du serveur qui héberge votre site ;
- le poids des médias utilisés (images et vidéos) qui peuvent augmenter le temps de chargement ;
- les Core Web Vitals ;
- le protocole HTTPS, version sécurisée du HTTP qui protège le site et l’internaute contre diverses attaques de hackers ;
- etc.
Pour savoir si vos pages se chargent à la bonne vitesse, il vous suffit de renseigner son URL sur PageSpeed Insights, un outil gratuit conçu par Google. Il vous délivre une note de vélocité allant de 0 à 100 et des recommandations pour rendre le chargement de vos pages encore plus fluide.
Nota Bene : un temps de chargement trop élevé, c’est aussi du budget crawl dépensé pour rien lors du passage des Googlebots pour indexer vos pages.
7. Essuyer une (trop) grosse perte de backlinks
Là, on attaque une partie essentielle du problème des refontes : les liens entrants qui octroient à votre site une autorité dans son domaine d’activité. En effet, une refonte peut admettre un changement de nom de domaine et une modification des URLs de chaque page. Les backlinks, s’ils ne sont pas modifiés, vont alors pointer vers une erreur 404 ou 410. On perd ainsi facilement 30% de linkjuice (jus de lien), ce qui est énorme.
Pour limiter les dégâts, l’idéal est de modifier les backlinks afin qu’ils pointent vers la bonne URL. Néanmoins, il sera très difficile de tout récupérer de cette façon. Il faudra alors vous concentrer sur les hyperliens les plus intéressants, à savoir ceux qui ont obtenu le plus de trafic et ceux qui viennent de sites à forte autorité. Une fois votre liste obtenue, vous pouvez demander directement au webmaster de modifier l’URL qu’il a placé en hypertexte sur une de ses propres pages.
Profitez-en également pour contacter l’administrateur qui renvoie vers votre site via des backlinks de mauvaise qualité, afin de les faire supprimer. Sans réponse de sa part, vous n’aurez qu’à les désavouer par l’intermédiaire de la Search Console.
Enfin, le ventre mou de vos backlinks (ni mauvais ni trop bons), pourra se contenter – pour un temps du moins – d’une redirection (voir ci-dessous). Cela permet de conserver un peu de linkjuice, mais on en perd quand même en chemin.
8. Perdre plusieurs sources de trafic
Les redirections sont très utiles, puisqu’elles évitent aux utilisateurs de se retrouver dans une impasse de type “erreur 404” ou “erreur 410” lors de leur expérience de navigation (migration de contenu d’une page A ou B, changement d’arborescence de site, passage au protocole HTTPS, etc.).
C’est également un bon moyen de récupérer des backlinks qui pointent vers une ancienne URL et dont vous n’avez pas encore obtenu l’actualisation. Quoi qu’il en soit, la Search Console vous permet de trouver toutes les pages d’erreur à rediriger ou tout simplement supprimer.
9. Subir des problèmes d’indexation
Accueillez les Googlebots comme il se doit ! C’est le travail des crawlers de récupérer des informations sur votre site web à l’attention des robots indexeurs, qui classeront vos pages au top des SERPs.
Afin de rationaliser votre budget crawl, il suffit de souffler aux robots les pages à indexer en priorité. Procédez de la manière suivante :
- mettez à jour votre sitemap XML (plan de votre site web) et soumettez-le à la Search Console ;
- donnez des directives aux bots via le fichier robot.txt, pour leur éviter de parcourir des pages en chantier ou inutiles ;
- supprimer la balise meta “noindex” qui aura servi à l’étape de développement ;
Nota Bene : le sitemap XML s’avère très utile pour anticiper les liens et les créations de page qu’occasionnera la publication de nouveaux contenus tout au long de la période d’activité de votre site !
10. Oublier des erreurs et ne plus s’en apercevoir
Avant de soumettre votre site à indexation, n’oubliez pas de le mettre à l’épreuve en privé, sur un serveur de test. Dès lors, vous pourrez estimer assez précisément les évolutions de ranking et de trafic provoquées par votre refonte. Cette vérification est capitale pour mesurer les espoirs d’évolution de votre site, mais également votre marge de manœuvre actuelle pour arriver à une optimisation satisfaisante.
Ensuite, vous devrez suivre en particulier :
- les chutes de ranking soudaines de vos pages les plus stratégiques ;
- les fortes baisses de trafic ;
- les hausses des taux de rebond ;
- les pénalités algorithmiques ou manuelles ;
- le rythme d’acquisition de backlinks.
Google Analytics et les outils SEO plus avancés comme SEMrush, MOZ, Ahrefs ou Semji feront l’affaire.
Néanmoins, il est fortement recommandé de faire appel à une agence SEO dans les premiers temps. Un consultant en mission aura un œil attentif et avisé sur la situation, et une réactivité à toute épreuve au moindre problème détecté. De votre côté, vous n’aurez plus qu’à vous concentrer sur la partie business de votre activité !
Pour résumer, les dangers SEO lors d’une refonte, c’est…
… plus que courant ! C’est presque inévitable. Dans le meilleur des cas, vous observerez une baisse de trafic sur quelques jours. C’est le temps imparti pour que Google mette à jour son index. Parfois, la stabilisation de votre SEO prend un peu plus de temps, surtout si votre site contient un très grand nombre de pages.
Quoi qu’il en soit, le SEO est un travail de longue haleine. La refonte de votre site web est le meilleur moment pour mettre à jour vos connaissances et habitudes à ce sujet. Les services d’un expert pourront vous épauler, si possible avec une approche pédagogique, afin que vous puissiez suivre les performances de votre nouveau bébé en toute autonomie sur le long terme !
Vos questions, nos réponses !
Quels sont les pièges SEO lors de la refonte d’un site ?
Mal exécutée, la refonte d’un site web peut avoir des conséquences désastreuses sur votre SEO. Dans la famille des 7 erreurs de base à éviter, on appelle :
- les backlinks dont on oublie de faire modifier l’URL ;
- les erreurs 404 et 410 sans redirection ;
- les changements graphiques sans test UX ;
- l’arborescence de site et le maillage interne négligés ;
- les nouveaux contenus mal optimisés et sans intérêt pour l’utilisateur ;
- la balise “noindex” qu’on oublie de mettre en pré-production ;
- la mise en ligne sans le moindre test sur serveur privé.
Quels sont les types de redirections existantes ?
La plupart du temps, on utilise des redirections 300, qui font rebondir sur une page B un internaute qui pensait atterrir sur une page A au lieu de tomber sur une page d’erreur. À cet égard, il existe :
- la redirection 302, qui est provisoire, et qui n’est donc pas prise en compte dans l’index de Google ;
- la redirection 301, qui sert lors d’un changement d’URL définitif pour la ressource recherchée. Elle est très utilisée lorsqu’on n’a pas la possibilité de modifier un ancien backlink.
Comment dresser un plan de redirection lors d’une refonte SEO ?
Pour effectuer un plan de redirection, vous aurez besoin de :
- cartographier le site à venir et comparer avec le site présent, afin de lister toutes les pages encore utiles qui vont changer d’adresse URL ;
- choisir quel type de redirection est nécessaire (provisoire ou permanente) et la destination de la redirection (sans équivalent sur la nouvelle version du site, certaines pages pointeront simplement sur la page d’accueil) ;
- renseigner toutes les redirections prévues dans le fichier .htaccess pour transmettre les bonnes indications au serveur qui héberge votre site web.